Ouverture de salons de jeu de poker dans les trois casinos du Québec «Non seulement c’est illégal, mais c’est contraire au mandat de la Société des casinos»
17 janvier 2008
Montréal, le
jeudi 17 janvier 2008 Louverture de salons de poker
électronique annoncée par la Société de casinos et prévue pour
demain est non seulement illégale aux yeux des croupiers, mais elle
est en pleine contradiction avec le mandat de la Société dÉtat.
Le porte-parole des croupiers, Jean-Pierre
Proulx, souligne que louverture de salons de poker avec les
machines électroniques Texas HoldEM est illégale.
«Non seulement cest illégal,
fait-il valoir, mais cest contraire au mandat de la Société des
casinos. En ouvrant des salons de poker électronique plutôt que de
véritables salons avec croupiers, les casinos contreviennent à leur
mandat qui est aussi de créer de lemploi.»
«Dans une région comme Charlevoix
durement affectée par les pertes demploi, vous pensez quon va
trouver ça drôle que le gouvernement empoche largent avec des
machines électronique plutôt que de faire de vrais salons de poker?
À ce compte-là, pourquoi est-ce que le gouvernement du Québec
nouvre pas un casino sur Internet,
», ironise-t-il.
Sur son site Internet, la Société des casinos du Québec rappelle
ainsi le mandat quelle a reçu du gouvernement : «La Société des casinos du Québec a pour
mandat de procéder à limplantation de casinos au Québec et den
assurer la gestion. Les objectifs poursuivis par le gouvernement
sont principalement de créer des emplois, de doter le Québec
déquipements touristiques supplémentaires de classe
internationale, de générer une source additionnelle de revenus pour
l’État et, enfin, de récupérer des sommes importantes jouées par
les Québécois dans les casinos à létranger.» (extrait du
site Internet de la Société des casinos).
Jean-Pierre Proulx rappelle que les avocats des croupiers sont
intervenus dès le début du mois de décembre auprès de la Régie des
alcools, des courses et des jeux du Québec pour examiner cette
question. La Régie nest toujours pas intervenue. À ce jour, il se
dit déçu du comportement de la Régie dans ce dossier. «Cest comme si la Régie ne comprenait
quelle est le tribunal de première instance dans ce débat. Son
porte-parole a même commenté la cause avant même quelle soit
entendue, ce qui est pour le moins étonnant.»
La plainte des croupiers
Le 7 décembre dernier, les trois syndicats FTQ représentant les
quelque 1450 croupiers des trois casinos ont déposé une plainte
Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec sur la
légalité des appareils que la Société des casinos veut implanter
dans ses salons de poker. Malgré une seconde intervention auprès de
la Régie le 3 janvier dernier, et le dépôt le 14 janvier dune
requête pour obtenir une ordonnance intérimaire de sauvegarde
toujours au près de la Régie (une procédure qui sapparente à une
injonction), celle-ci ne sest toujours pas prononcée.
La plainte déposée vise lutilisation des «appareils de type Texas HoldEM fabriqués
par la compagnie Poker Tek», qui seront installés dans les
nouveaux salons de poker. Pour les trois syndicats représentant les
croupiers, lintroduction de ces appareils est «totalement illégale et va à lencontre, non
seulement du Règlement sur les jeux de casino (c.S-13.1,
r.1.01), mais également à
lencontre du projet damendement de ce règlement qui fut publié
dans la Gazette officielle du Québec».
Du côté des croupiers, on estime que, pour quun salon de poker
soit conforme à la loi, entre autres, les cartes doivent être
distribuées par une personne. Au Québec, lutilisation de machines
à sous est encadrée légalement. Dans ce cas, le résultat dun jeu
sur une machine à sous doit reposer sur le hasard, même lorsque le
joueur peut faire des choix, ce qui nest pas le cas avec les
machines électroniques de poker.
Rappelons que les syndicats SCFP et TUAC affiliés à la FTQ,
représentent quelque 1450 croupiers et que 550 autres employés des
casinos de Montréal, du Lac-Leamy et de Charlevoix sont aussi
membres de la FTQ.
COMMUNIQUÉ ÉMIS PAR LA
FTQ