Nouvelle victoire pour Alvin Gibbs
20 mars 2006
Montréal, le lundi 20 mars 2006 Alvin
Gibbs obtient de nouveau gain de cause! Dans son jugement de
vendredi dernier, la juge Carole Julien de la Cour supérieure a
cassé la décision arbitrale qui empêchait léducateur dêtre payé
rétroactivement pour la période où, faussement accusé
dattouchements sexuels, il navait pu travailler. Si lemployeur
nen appelle pas de cette décision, le dossier sera retourné à
larbitre qui fixera le montant dû à Alvin Gibbs.
On se rappellera quen lan 2000, des clients
des Centres de la jeunesse et de la famille Batshaw avaient porté
plainte contre léducateur, entraînant son congédiement et des
accusations au criminel. Au sortir dun processus long et
douloureux, Alvin Gibbs était exonéré de tout blâme, certains
jeunes ayant retiré leur témoignage tandis que dautres avouaient
avoir lancé de fausses accusations dans le but den retirer de
largent. En novembre 2003, le congédiement était annulé par un
arbitre. Par la suite, un jugement de la Cour du Québec en 2004 a
rejeté toutes les accusations et blanchi la réputation de
léducateur.
Mais, lemployeur refuse toujours de lui verser le salaire quil
aurait dû toucher entre le 22 septembre 2001 et le 1er juin 2004
sous prétexte quil nétait pas «disponible pour travailler». Il
faut savoir que durant cette période, Alvin Gibbs était soumis à
une ordonnance de la Cour du Québec qui lempêchait de se trouver
sur les lieux de son travail. Le syndicat qui le représente,
affilié au SCFP, conteste cette interprétation mais perd la
première manche devant un arbitre. Cest cette décision que brise
la Cour supérieure, jugeant que «cette ordonnance de la Cour du
Québec, qui devrait être perçue par tous comme une composante
additionnelle du préjudice subit par Gibbs, devient linstrument
par lequel on lui refuse la remise en état à laquelle tout salarié
a droit lorsque son congédiement est annulé.» La juge souligne
même que la décision de larbitre «choque le plus élémentaire
sens de la justice».
Elle considère également que lemployeur, impliqué dans le
processus de plainte et denquête et partie prenante des décisions
concernant son employé, ne peut par la suite sabriter derrière la
procédure judiciaire et affirmer quil nest pas responsable des
préjudices subis. De plus, la position intransigeante de
lemployeur contrevient à sa politique interne qui vise à supporter
ses employés victimes de fausses accusations.
Cest pourquoi, dans son jugement, la Cour affirme que «la
décision arbitrale prive le salarié de cette remise en état et lui
inflige une sanction injuste par rapport aux faits soumis. Non
seulement ces faits ne commandent aucune sanction, mais encore, ils
militent en faveur dune complète indemnisation du salarié quant
aux dommages économiques liés à lemploi».
Gerry Joyce, conseiller au SCFP se réjouit du jugement, «cest
laboutissement de cinq années denfer pour Alvin Gibbs, mais tout
semble bien fini. Espérons maintenant que lemployeur fera preuve
de bon sens, quil ne contestera pas cette décision juste et
raisonnable et quAlvin pourra recevoir le salaire perdu dans cette
trop longue histoire, et les dommages afférents».
Le SCFP représente quelque 20 000 membres dans la santé et les
services sociaux au Québec. En plus de ce secteur dactivité, le
SCFP est présent dans 10 autres secteurs, entre autres,
léducation, les municipalités, le transport urbain, le transport
aérien, les sociétés dÉtat et organismes publics québécois,
lhydroélectricité et les communications. Comptant au total près de
100 000 membres au Québec, il est le plus important syndicat
affilié de la FTQ.