Nouvelle phase dans les moyens de pression – Les autobus de Trois-Rivières vont rouler moins vite
15 mai 2003
Trois-Rivières, le jeudi 15 mai 2003 – En négociation pour
le renouvellement de leur convention collective, le personnel
syndiqué de la Société de transport de Trois-Rivières (STTR) va
entreprendre de nouveaux moyens de pression. On sait déjà que,
depuis un mois, les chauffeurs d’autobus portent le jeans pour
laisser savoir aux usagers que les négociations piétinent. Au port
du jeans, s’ajoutera le respect scrupuleux des limites de vitesse
légales et de toutes les pauses prévues à la convention collective.
Bref, à l’instar des négociations, les autobus vont rouler moins
vite.
Le président du syndicat, Luc Giroux, explique
le sens de ces nouveaux moyens de pression. «Jusqu’ici, les
moyens de pression n’ont pas eu d’impact sur les usagers. Nous
avons simplement voulu passer un message clair à la STTR. Mais,
rien n’a changé à la table des négociations. C’est pourquoi, en
assemblée mardi soir, nous avons décidé de franchir une nouvelle
étape. Les autobus ne dépasseront plus les limites de vitesse.»
«On ne veut pas prendre les usagers en otage»
Poursuivant ses explications, Luc Giroux précise l’impact de ces
nouveaux moyens de pression. «En respectant les limites de
vitesse, il faut s’attendre à ce que les horaires ne soient pas
toujours respectés. Cela pourrait signifier des désagréments
occasionnels pour les usagers. Mais, comme le port du jeans ne
semble pas impressionner la direction de la STTR, on passe à une
autre étape», de dire le porte-parole syndical. «On espère
que, cette fois-ci, le message sera entendu et que l’employeur ne
nous forcera pas à aller plus loin. La dernière chose que nous
voulons, c’est de prendre les usagers en otage. La balle est
maintenant dans le camp de l’employeur. On verra sa réponse à la
table la semaine prochaine.»
Le litige entre les parties
Si l’aspect normatif est réglé, la STTR n’a par ailleurs formulé
aucune offre pour les clauses à incidence monétaire (primes,
assurances, libérations syndicales, etc.). En ce qui concerne les
salaires, les discussions sont suspendues. L’employeur offre
présentement 1,5% par année pour une période de cinq ans, sans
aucune indexation.
D’autre part, la question du régime de retraite reste au cur des
discussions. Les syndiqués demandent quatre améliorations aux
conditions de la retraite, soit une indexation ad hoc de 1% par
année aux actuels retraités, la revalorisation de la rente sur
l’année 2002 comme référence (plutôt que 1999 en ce moment),
l’établissement annuel de cette revalorisation sur l’année courante
jusqu’en 2008 et, enfin, l’ajustement du crédit de rente actuel de
1,3% à 1,5%.
«Si on écoutait l’employeur, précise René Fréchette,
conseiller syndical, seule cette dernière amélioration serait
envisageable, ce qui est inacceptable pour nous. Nos actuaires,
comme les leurs, s’entendent sur les chiffres. Mais ce qui se
passe, c’est que l’employeur veut mettre la main sur les surplus de
la caisse. De notre côté, nous voulons plutôt améliorer les
conditions de retraite à partir des surplus, des excédents qui sont
là.»
La convention collective est échue depuis le 31 décembre 2001. Les
pourparlers entre les parties ont commencé le 20 février 2002 et,
jusqu’à ce jour, vingt séances de négociation n’ont toujours pas
permis d’en arriver à un règlement satisfaisant. Au mois de janvier
dernier, les membres ont accordé à leur exécutif syndical, le
mandat d’entreprendre des moyens de pression pouvant aller jusqu’à
la grève générale, si nécessaire. De nouvelles rencontres de
négociation sont prévues pour les 20, 22 et 28 mai prochain.
La section locale 4115 du Syndicat canadien de la fonction publique
(SCFP-FTQ) représente les chauffeurs d’autobus, les mécaniciens et
le personnel de bureau, soit au total 95 employés de la STTR.
Le SCFP compte environ 6500 membres dans le transport urbain au
Québec. Outre ce secteur d’activité, le SCFP est aussi présent dans
10 autres secteurs, entre autres, les universités, les
communications, l’éducation, les municipalités, le transport
aérien, la santé et les services sociaux. Comptant au total près de
100,000 membres au Québec, il est le plus important syndicat
affilié de la FTQ.