Mépris des employés municipaux – GILLES DOLBEC ALIMENTE LA CONFRONTATION
3 décembre 2002
Saint-Jean-sur-Richelieu, le mardi 3 décembre 2002 Le
maire Gilles Dolbec a tenu des propos incendiaires hier soir lors
de la réunion du Conseil de ville. Malgré des relations de travail
déjà tendues avec les employés municipaux, le maire a jeté de
lhuile sur le feu en accusant les cols bleus de Saint-Jean de tous
les maux.
En effet, Gilles Dolbec a clairement laissé entendre que les
employés municipaux étaient responsables du désordre qui règne aux
Travaux publics. Il les a également accusé dactes dintimidation,
de menaces, de refus dexécuter les ordres et même de vol!
Pour le Syndicat canadien de la fonction
publique (SCFP), de tels propos sont inacceptables et démontrent
bien la volonté de ladministration de maintenir le climat actuel
de confrontation avec ses employés. « Nous nacceptons pas les
insultes et les accusations sans preuves. Gilles Dolbec confond
diplomatie et démagogie. Il ne comprend pas quil doit travailler
avec les syndiqués, que cela lui plaise ou non. Pourquoi ne pas le
faire dans le meilleur environnement possible? Pourquoi montrer ses
muscles et jouer au fier-à-bras? », sinterroge Marco Raymond,
président de la section locale 3055 du SCFP.
Dans son allocution devant le Conseil, le maire a fortement insisté
sur le « chaos » qui a suivi lune des premières tempêtes de neige
dans le secteur Saint-Jean. Fidèle au message quil voulait faire
passer à tout prix, il a de nouveau tenu les cols bleus de ce
secteur responsables de la situation. Malheureusement pour Gilles
Dolbec, les faits sont têtus et le SCFP tient à informer la
population de quelques « détails » qui remettent les choses
dans une juste perspective au sujet du secteur Saint-Jean :
· Normalement, suite à une bordée de neige, six saleuses entrent en
action mais dans ce cas précis, deux seulement étaient disponibles.
Une avait été transformée en déneigeuse, et les trois autres
étaient hors service;
· Pour les trottoirs, quatorze déneigeuses de trottoir sont
habituellement en service. Lors de la tempête en question,
seulement six étaient disponibles parce que la Ville refusait
daffecter des cols bleus sur les huit autres;
· Enfin, deux camions auparavant disponibles pour les tempêtes de
neige étaient au garage, où on les modifiait pour les transformer
en saleuses (en plein mois de novembre).
Le syndicat souhaite quà lavenir, le maire se retienne de lancer
des accusations dans des affirmations à lemporte-pièce. Selon
Marco Raymond, « Davantage de temps et dénergie devraient être
consacrés à améliorer une gestion largement déficiente plutôt que
de tenir les employés publiquement responsables de ce qui ne va pas
». Pour le SCFP, personne na intérêt à alimenter le climat
malsain qui règne à Saint-Jean-sur-Richelieu : le citoyen souffre
inutilement de cette confrontation, la direction gaspille des
ressources à vouloir imposer sa loi malgré les contrats de travail,
et les employés ne souhaitent pas travailler dans un tel climat.
« Les dossiers qui se réglaient auparavant par la discussion se
retrouvent maintenant toujours devant les tribunaux. Les syndiqués
obtiennent systématiquement gain de cause, mais Gilles Dolbec ne
semble pas comprendre que nos membres ont des droits et que nous
savons les défendre », de conclure Marco Raymond.
Le SCFP représente environ 70 % de lensemble des employés
municipaux au Québec. En plus du secteur municipal, le SCFP est
présent dans 10 autres secteurs dactivités au Québec, entre
autres, la santé et les services sociaux, léducation, les
transports urbain et aérien, lhydroélectricité, les sociétés
dÉtat et organismes publics québécois et les communications.
Comptant au total près de 100 000 membres au Québec, il est le plus
important syndicat affilié de la FTQ.