Menace de vente de feu à la SIQ – UNE DÉCISION ABSURDE ET DANGEREUSE
19 mars 2004
Québec, le vendredi 19 mars 2004 – Les quelque 500 employés
de la Société immobilière du Québec (SIQ) affiliés au Syndicat
canadien de la fonction publique (SCFP) ne comprennent pas
l’intention du gouvernement Charest de se débarrasser d’une partie
du parc immobilier appartenant à l’ensemble des Québécois. Il
s’agit, selon eux, d’une orientation malheureuse qui anéantirait
des années de travail et d’investissements publics.
Le SCFP se demande pourquoi le gouvernement
souhaite dilapider le patrimoine commun et mettre à pied des
employés compétents qui travaillent avec efficacité et
professionnalisme. «Si les rumeurs se concrétisent, on se
retrouverait dans la situation absurde où le gouvernement louerait
à prix fort les locaux qu’il viendrait de céder au privé. Cela
ferait évidemment le bonheur des promoteurs immobiliers, mais
serait très coûteux à long terme pour les contribuables
québécois», affirme Serge Genest, président du SCFP 2929.
En ce moment, la propriété publique de plusieurs immeubles permet
au gouvernement de réaliser des économies. Par exemple, les
ministères peuvent être déplacés sans coûts additionnels, les
revenus des stationnements profitent à l’État. Depuis des années,
des millions de dollars ont ainsi été remis au Conseil du trésor
pour le remboursement de la dette. Ces bénéfices ont donc servi
l’État québécois plutôt que d’être utilisés pour rembourser la
dette de la SIQ qui, elle, se chiffre aujourd’hui à 1,2 milliards
de dollars. Par conséquent, en vendant son parc immobilier pour
environ 1,5 milliards de dollars, le gouvernement perdrait des
actifs importants et des sources de revenus, pour un bénéfice
immédiat très marginal.
La SIQ détient aussi une expertise particulière en ce qui concerne
les politiques relatives aux espaces gouvernementaux, et dont
l’application rigoureuse permet de contrôler les coûts de location.
Par conséquent, le syndicat ne voit pas non plus la nécessité de
confier au privé la gestion de certains immeubles. «À ce qu’on
sache, le travail est bien fait présentement. Pourquoi risquer de
perdre cette expertise? Les intentions du gouvernement Charest
cachent plutôt la volonté d’utiliser le privé pour faire une «job
de bras», c’est-à-dire sabrer dans les emplois et les conditions de
travail. Mais, on ne se laissera pas faire! On ne lui permettra pas
de gaspiller une richesse qui appartient à l’ensemble de la société
québécoise», conclut Serge Genest.
Le SCFP représente quelque 4000 membres dans les sociétés d’État et
organismes publics québécois. En plus de ce secteur d’activité, le
SCFP est présent dans 10 autres secteurs, entre autres, la santé et
les services sociaux, l’éducation, les municipalités,
l’hydroélectricité, les transports urbain et aérien et les
communications. Comptant au total près de 100,000 membres au
Québec, il est le plus important syndicat affilié à la FTQ.