Manifestation de solidarité avec les cols blancs de Malartic
11 mai 2003
Malartic, le dimanche 11 mai 2003 – Plus de 200 personnes sont
descendues dans la rue hier pour exprimer leur solidarité avec les
cadenassés de Malartic. Des dizaines de travailleurs, mais aussi
plusieurs citoyens de la municipalité, ont ainsi souligné l’année
complète de lock-out qui vient de s’écouler. En effet, le 29 avril
2002, l’administration de Malartic mettait ses cols blancs en
lock-out dans l’intention de leur faire perdre leur clause de
sécurité d’emploi.
Dans ses deux dernières interventions
publiques, des publicités payées par les contribuables, la mairesse
de Malartic s’est permis de lancer des accusations gratuites et des
affirmations qui doivent être rectifiée selon le Syndicat canadien
de la fonction publique (SCFP).
Soulignons d’abord que, pour un syndicat, il n’est pas agréable de
voir ses membres mis en lock-out par un employeur qui veut ainsi
réduire leurs conditions de travail. Les cols blancs de Malartic ne
s’amusent pas: ils luttent pour le maintien de leurs droits et pour
obtenir un minimum de respect.
Pour ce qui est des allocations que reçoivent les lock-outés, c’est
bien la preuve que le SCFP soutient efficacement ses membres en
grève ou en lock-out. « Qu’ils soient dans un petit ou un grand
groupe, nos membres reçoivent le même appui du SCFP. C’est cela la
force d’une centrale syndicale. Nous sommes plus de 500 000 au
Canada, nous pouvons soutenir très longtemps les cadenassés de
Malartic. Cela ne plaît sûrement pas à la mairesse, mais nous
sommes organisés et nous avons les reins assez solides pour mener
cette bataille jusqu’au bout. L’empire de Pierre Karl Péladeau n’a
pas réussi à nous faire plier, ce n’est pas madame Desjardins qui
le fera? », affirme Georges Landry, conseiller syndical au SCFP.
Dans sa dernière publicité, la mairesse prétendait qu’il n’y a que
quatre personnes en lock-out, les autres n’étant plus à l’emploi de
la Ville. Voilà une déclaration pour le moins surprenante pour le
syndicat, « Est-ce un moyen d’annoncer à la population la fermeture
prochaine de la bibliothèque? Cela signifie-t-il que les employés
temporaires ne seront pas réembauchés l’été prochain? À l’évidence,
la mairesse de Malartic ignore le nombre exact des employés
municipaux et il est de toute évidence hasardeux de se fier à ses
données. Est-ce la même chose dans le cas de la situation
financière de la ville? », s’interroge Marjolaine Boutin,
présidente du syndicat des cols blancs.
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La mairesse affirme également que maintenir les droits des
syndiqués voudrait dire hausser les taxes et payer quelqu’un à ne
rien faire. Pour le syndicat, cette déclaration est sans fondement.
De plus, la mairesse a systématiquement refusé de démontrer,
chiffres à l’appui, qu’elle avait raison. La Ville, pour mieux
cacher son jeu, a même demandé à la Commission de l’accès à
l’information de bloquer toute demande émanant du syndicat. Selon
le SCFP, il y a assez de travail à Malartic pour tous les cols
blancs. Soit la mairesse ne veut pas le voir, soit elle n’a pas la
volonté et l’imagination nécessaires pour réorganiser les tâches
dans ce sens.
En lock-out depuis un an, soutenus par l’ensemble du SCFP, les cols
blancs de Malartic vont poursuivre leur lutte pour préserver leur
convention collective et les droits qu’ils ont chèrement acquis.
Le SCFP représente environ 70 % de l’ensemble des employés
municipaux au Québec. En plus du secteur municipal, le SCFP est
présent dans 10 autres secteurs d’activités au Québec, entre
autres, la santé et les services sociaux, l’éducation, les
transports urbain et aérien, l’hydroélectricité, les sociétés
d’État et organismes publics québécois et les communications.
Comptant au total près de 100 000 membres au Québec, il est le plus
important syndicat affilié de la FTQ.