Les télés généralistes doivent être payées pour leur travail
16 novembre 2009
Montréal, le
lundi 16 novembre 2009 Alors que souvrent aujourdhui des
audiences publiques du CRTC sur la télévision traditionnelle, le
Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) plonge dans le
débat. Le syndicat qui représente plus de 7000 employés du secteur
des communications au Québec accueille favorablement lidée du
Conseil détablir une « valeur marchande », ou un prix, pour la
transmission des signaux des télévisions généralistes par les
entreprises de distribution (câble et satellite).
« Il faut
désormais rééquilibrer le système et fournir aux télés
traditionnelles une source additionnelle de revenus. La publicité,
seule, ne peut plus les faire vivre », plaide Richard
Labelle, vice-président télévision du Conseil provincial du secteur
des communications (CPSC-SCFP). Le dirigeant syndical souligne que
le portrait actuel est simple : dun côté des entreprises de
distributions qui font des profits records 2 milliards de dollars
en 2008 et de lautre, des télédiffuseurs traditionnels qui sont
les créateurs de contenus, mais qui pataugent pour la plupart dans
une situation financière plus que précaire. « Quand un distributeur fournit le signal
dune chaîne spécialisée, il doit verser une redevance à cette
dernière. Quand arrivent les télés généralistes, cest rien du
tout. En fait, les distributeurs pillent carrément le travail des
télédiffuseurs traditionnels. Ça ne leur coûte rien et ils font des
profits avec le travail des autres. Cette aberration a assez duré
», sindigne Richard Labelle.. Ainsi, dans le système
actuel, les distributeurs payent 300 millions de dollars par année
à des compagnies américaines pour diffuser leurs chaînes, mais ne
versent pas un sou aux stations généralistes canadiennes.
Les chaînes spécialisées? Le SCFP rappelle quelles sont déjà très
rentables, bien soutenues par le système, alors que ce sont les
télés conventionnelles qui génèrent le plus de contenu canadien, le
plus dinformation et la programmation locale.
Une taxe? Quelle taxe?
Le SCFP trouve particulièrement odieuse la publicité diffusée
depuis des semaines par les distributeurs sur la prétendue « Taxe
sur la télévision ». Pour le vice-président du CPSC, « il sagit dun mensonge éhonté. Les
distributeurs doivent contribuer à la production de contenu
télévisuel canadien, dont les généralistes sont les plus grands
créateurs, que ce soit pour les dramatiques, linformation, les
affaires publiques ou les émissions culturelles ». Pour le
porte-parole du SCFP, les câblodistributeurs ont la marge de
manuvre pour payer le droit de diffuser les télés généralistes et
ne devraient pas refiler la facture au consommateur. « En 2008, la marge de profits des
distributeurs a été de 25%, cest plus que lindustrie pétrolière!
Le consommateur canadien paie assez cher ses services de télévision
et le CRTC doit le reconnaître. Cest au tour des distributeurs de
faire leur part dans un nouveau système qui sera plus équilibré et
garantira la pérennité dune production canadienne de qualité
», avance Richard Labelle.
Et les nouvelles
plates-formes?
Aujourdhui, les entreprises qui diffusent sur les nouvelles
plates-formes technologiques cellulaires, Internet ou télévision
par protocole IP sont exemptées de toute contribution au système
de production de contenu télévisuel canadien. Une situation
complètement dépassée selon le SCFP qui insiste sur la diffusion
grandissante de contenu télévisuel sur ces nouveaux outils.
« Dans ce contexte, nous
proposons limplantation dun mécanisme où ces entreprises
participeraient au financement de production démissions
canadiennes, de contenu journalistique ou à diverses émissions
destinées à ces nouveaux médias. Les règles doivent être justes
pour tous et cest lensemble des acteurs qui doivent mettre
lépaule à la roue afin de conserver une production télévisuel
canadienne vivante, branchée et de qualité », de conclure
Richard Labelle.
Comptant 7250 membres dans les communications au Québec, le SCFP
est présent dans plusieurs autres secteurs, notamment la santé et
les services sociaux, léducation, les transports urbain et aérien,
les sociétés dÉtat et organismes publics québécois, lénergie et
les municipalités. Avec près de 105 000 membres, le SCFP est le
plus important affilié de la FTQ.