Les Métallos de la FTQ prêtent 750 000$ aux lockoutés du Journal de Québec
17 juillet 2007
Québec, le
mardi 17 juillet 2007 Les employés en lock-out du
Journal de Québec viennent
de recevoir un appui financier considérable. En effet, le syndicat
des Métallos a décidé de les soutenir dans leur combat en leur
prêtant 750,000 dollars sans intérêts. «On le
sait, largent est souvent le nerf de la guerre, surtout quand on
fait face à des corporations qui sont des géants. Cest pourquoi
nous posons aujourdhui ce geste. À bien des égards, la cause des
employés du Journal de Québec est celle de toutes les
organisations syndicales. Cest un coup de pouce qui leur permettra
de défendre leurs emplois et leurs conditions de travail», a
déclaré Michel Arsenault, directeur québécois du syndicat des
Métallos (FTQ).
Évidemment, cette annonce réjouit les
représentants des lockoutés. «Ça
fait vraiment chaud au cur de voir la solidarité sexprimer
ainsi, affirme Denis Bolduc, porte-parole des syndicats en
conflit du Journal de
Québec. Cest un geste
extrêmement généreux de la part des Métallos et nous tenons à les
en remercier chaleureusement. Ce coussin financier nous permettra
de poursuivre notre action jusquà la conclusion dun règlement
acceptable pour les deux parties.»
Le syndicat souligne également quil ne sagit pas dun geste
isolé. Plusieurs autres organisations ont déjà versé des sommes
importantes au fonds des lockoutés. En tout, pas moins de 200,000
dollars ont été amassés dans les dernières semaines et une vaste
campagne dappui financier sera mise en branle dès la rentrée par
le SCFP. «Comme on dit, on est
équipé pour veiller tard. Lemployeur doit comprendre quil ne nous
aura pas à lusure. Le plus sage serait donc de reprendre les
négociations. Espérons quils comprendront le message», de
conclure Denis Bolduc.
Rappel du lock-out au Journal de
Québec
Les employés de bureau et de la rédaction du Journal de Québec sont sous le coup
dun lock-out décrété par lemployeur le 22 avril. En solidarité
avec leurs collègues jetés sur le trottoir, les employés de
limprimerie ont voté la grève à 97%. Avant le déclenchement du
lock-out, aucun des trois syndicats navaient même demandé de
mandat de grève à leurs membres.
Depuis le 24 avril, les employés en conflit publient et distribuent
cinq jours semaine le MédiaMatinQuébec, un quotidien
gratuit, pour rappeler leur cause à la population de Québec. Aucun
piquet de grève na été érigé par les syndiqués. Depuis la
fondation du Journal de
Québec en 1967, aucun conflit de travail navait eu lieu. Il
y a un an et demi, tous les employés syndiqués du Journal avaient accepté de reconduire
la convention collective pour un an en partenariat avec lemployeur
qui faisait face à un concurrent, Le Soleil, qui passait au format
tabloïd pour mieux le concurrencer.
Les employés salariés du Journal
de Québec sont tous membres du Syndicat canadien de la
fonction publique (SCFP-FTQ). En plus des employés du Journal, le SCFP compte 7000 membres
dans les communications au Québec et est présent dans plusieurs
autres secteurs, notamment la santé et les services sociaux, les
universités, léducation, les transports urbain et aérien, les
sociétés dÉtat et organismes publics québécois, lhydroélectricité
et les municipalités. Avec près de 100,000 membres, le SCFP reste
le plus important affilié de la FTQ qui, elle-même, est la plus
imposante centrale syndicale au Québec avec 500,000 membres.