Les employés rejettent les dernières offres de la Ville
27 octobre 2004
De façon non équivoque, les employés cols
blancs de Saint-Jean-sur-Richelieu ont rejeté, dans une proportion
de 97% (131 voix contre 4) les dernières offres de la Ville
déposées le 18 octobre, et qualifiées de « finales » par
l’employeur. « Les employés sont outrés. L’administration nous a
présenté un document inacceptable pour toute organisation syndicale
qui se respecte », lance Claude Hétu, directeur-adjoint du SCFP
et porte-parole du syndicat dans ce dossier.
Le syndicat est particulièrement indigné par une lettre d’entente
soumise par la Ville, qui exige le retrait de tous les griefs
existants. « Nous discutons depuis des semaines et cela n’a
jamais été abordé! Sortant un lapin de son chapeau, la Ville nous
demande d’abandonner toutes les contestations légitimes de nos
membres qui ont vu leurs droits bafoués depuis des années. Rien que
cela! Nous avons un devoir de représentation prévu par la loi, nous
ne pouvons accepter pareille concession. Nous défendrons nos
membres, la Ville doit le comprendre », souligne Claude Hétu.
« Même l’odieuse sentence arbitrale imposée aux cols bleus de
Montréal n’allait pas aussi loin. C’est une attaque frontale contre
le mandat même d’une organisation de travailleurs et de
travailleuses ».
Quant au renouvellement de la convention
collective, la Ville demande des reculs importants aux conditions
de travail et ne propose aucune amélioration. Par exemple,
l’harmonisation des salaires est prévue en 2005 seulement, deux ans
après la fin de l’intégration. De plus, le gel d’échelons pour les
employés actuels causera des injustices supplémentaires. Ainsi, une
personne embauchée en 2005 pourra progresser dans l’échelle
salariale, pendant que l’employé en poste depuis des années devra
attendre jusqu’en 2008.
Au chapitre des conditions de travail, la Ville propose, entre
autres, les changements suivants : entraver les mouvements de
personnel, ne pas accorder la sécurité d’emploi aux nouveaux
salariés « réguliers », accroître les possibilités de recourir à la
sous-traitance, pouvoir modifier l’horaire de travail sur un simple
avis de sept jours, faire perdre son ancienneté à et son emploi à
la victime d’accident de travail après 48 mois d’absence, éliminer
la prime de soir et de nuit de certains employés, faire perdre aux
brigadiers scolaires leur minimum d’heures garanties par semaine,
réduire à trois le nombre de semaines consécutives de vacances en
période estivale. De plus, aucune clause d’indexation des salaires
n’est prévue pour protéger les employés contre les augmentations du
coût de la vie.
« Face à des offres aussi dérisoires, les employés arrivent à la
conclusion que l’administration ne les respecte pas. Les
propositions sur la table vont à l’encontre des principes
élémentaires de justice et d’équité. C’est malheureux, mais la
Ville semble incapable de reconnaître le travail, la compétence et
l’apport essentiel de ces hommes et de ces femmes à la collectivité
de Saint-Jean-sur-Richelieu. Cette attitude arrogante devra
changer, car elle est indigne d’une organisation municipale moderne
», de conclure Claude Hétu.