L’ENTENTE À L’UQTR : UN PAS SIGNIFICATIF CONTRE LA PRÉCARITÉ, ESTIMENT LA FTQ ET LE SCFP
11 janvier 2001
Montréal, mercredi 10 janvier 2001- L’entente ratifiée lundi soir
par les quelque 350 chargés de cours de l’Université du Québec à
Trois-Rivières représente une percée significative contre la
précarité, non seulement pour les quelque 8 000 chargés de cours
des autres universités québécoises mais bien pour l’ensemble des
travailleuses et travailleurs à statut précaire, ont estimé la FTQ
et son principal affilié, le Syndicat canadien de la fonction
publique, par la voix de Henri Massé, président de la centrale et
de Pierre Dupuis, directeur québécois du SCFP et partie à cette
négociation.
Une brèche contre le mur de la
précarité
» La FTQ juge significative la brèche effectuée par les chargés de
cours de l’UQTR, membres de la section locale 2661 du SCFP, contre
le mur de la précarité dans ce secteur de l’enseignement
universitaire.
» En introduisant la notion d’ancienneté, d’échelles salariales et
la prise en compte de la diplomation pour l’établissement de
grilles salariales, ce règlement vient briser l’espèce de travail
d’enseignement à la pièce et à taux fixe auquel étaient assujettis
les chargés de cours depuis près de 30 ans « , a commenté Henri
Massé à l’étude du règlement ratifié en début de semaine.
Le rattrapage salarial : une démarche de longue haleine
» Il a été beaucoup question, ces derniers jours, du rattrapage
salarial important dont bénéficieront les chargés de cours de
l’UQTR avec ce règlement. Mais il faut rappeler que la démarche
pour y arriver en fut une de longue haleine, les parties ayant
convenu, à l’occasion d’une précédente négociation, de soumettre la
question de la disparité de traitement entre professeurs réguliers
et chargés de cours à l’Institut de la statistique du Québec (ISQ,
à l’époque l’IRIR).
» L’ISQ avait conclu à des disparités pouvant atteindre jusqu’à 102
% pour une charge d’enseignement équivalente. Nous sommes encore
loin d’un tel rattrapage mais un bon bout de chemin a été franchi
avec le présent règlement. Pour nous, il s’agit d’une solide base
de négociation pour l’avenir « , a indiqué pour sa part Pierre
Dupuis.
Une consolidation du statut des chargés de cours
» En créant la répartition annuelle plutôt que sessionnelle des
cours et en implantant une nouvelle catégorie de chargés de cours
annuels avec exclusivité d’emploi à l’université, on privilégie une
disponibilité accrue et une tâche d’encadrement des étudiants
reconnue alors qu’auparavant cet encadrement se faisait sur une
base bénévole.
» Lorsqu’on sait que pour les étudiants, le processus
d’apprentissage ne se limite pas à trois heures de cours
hebdomadaires mais nécessite un suivi et des contacts réguliers
avec le professeur en dehors des heures formelles de cours, on peut
facilement concevoir que la qualité des études de même que la
satisfaction professionnelle des chargés de cours vont s’en
ressentir « , a ajouté le directeur québécois du SCFP.
Un règlement qui ouvre la voie
» Nous souhaitons ardemment que les quelque 8 000 chargés de cours
des autres universités québécoises et des autres composantes de
l’Université du Québec pourront bénéficier, dans leurs négociations
en cours, du règlement des chargés de cours de l’UQTR obtenu après
plus de deux mois de grève « , a conclu Henri Massé.
Rappelons que le SCFP, le plus important affilié de la FTQ avec 95
000 membres au Québec, représente également près de 8 000 employés
de soutien de la majorité des universités québécoises.