Le syndicat des cols bleus de Montréal ira en appel
23 décembre 2004
Montréal, le jeudi 23 décembre 2004 –
Le syndicat des cols bleus regroupés de Montréal va porter en appel
la décision du juge Lagacé qui a refusé d’invalider la sentence
arbitrale de Gilles Lavoie. Pour le syndicat, il n’est toujours pas
question de reconnaître une décision arbitrale bâclée qui nie les
principes d’équité interne et de justice fondamentale « Nous
allons poursuivre la bataille et nous portons cette cause en appel
», indique Michel Parent, président du syndicat. « Il était
difficile de faire valoir le déroulement de plusieurs mois
d’arbitrage en seulement quelques jours, mais nous pensions avoir
réussi à bien présenter nos arguments. Le mandat de l’arbitre était
de fixer une convention de trois ans, on a eu six ans, la Charte de
la Ville affirme qu’aucun employé ne doit subir de baisse de
traitement suite à la fusion, nous avons des centaines de membres
qui risquent de perdre des milliers de dollars par année, etc. Nous
considérons toujours que notre requête était bien fondée et que la
décision arbitrale mérite d’être annulée. »
Un appel à la Ville
Henri Massé, président de la FTQ, constate que l’occasion serait
belle pour que la Ville de Montréal démontre une ouverture, «
Ils peuvent refuser de bouger, mais ce serait dommage pour tout le
monde. Je leur demande aujourd’hui de faire preuve de bon sens et
de tendre la main au syndicat des cols bleus. Cette sentence
arbitrale est injuste et inapplicable, il serait dans l’intérêt de
tous de trouver un terrain d’entente pour bâtir des relations de
travail constructives. » Pour le président de la FTQ, il est
impensable que les cols bleus n’obtiennent pas les mêmes hausses
salariales que les autres employés de la Ville. « Le syndicat
des cols bleus avait accepté le cadre financier demandé à tous les
syndicats. Au lieu d’obtenir 11,7 % comme les autres groupes,
pourquoi devraient-ils se contenter de 2,6 %? La différence est
énorme, on parle de pertes de 88 millions de dollars d’ici 2006!
».
Un virage
En plus des drames individuels que la sentence arbitrale risque de
provoquer, le SCFP insiste sur le message négatif envoyé par ce
jugement. « Nous assistons à un tournant radical dans les
relations de travail et les règlements de différends », affirme
Claude Hétu, directeur adjoint au SCFP. « Ce jugement tente de
donner un vernis de légitimité à une façon de trancher les
négociations de conventions collectives qui peut être, on s’en
aperçoit bien, extrêmement néfaste pour les travailleurs et les
travailleuses. »
La suite
Tout en poursuivant les procédures judiciaires, le syndicat des
cols bleus demande à ses membres de continuer leur travail. D’autre
part, le syndicat déplore toujours l’attitude patronale et le
climat de travail qui existe depuis quelques semaines. « On a vu
depuis le 4 octobre l’apparition d’irritants majeurs pour nos
membres. Il est difficile d’avoir de bonnes relations de travail
dans ce cadre. Nous sommes des partenaires légitimes et la Ville
doit apprendre à respecter ses employés. Nous demandons à
l’administration Tremblay de s’asseoir pour régler les problèmes
», souligne Michel Fontaine, conseiller au SCFP.
Le SCFP représente environ 70 % de l’ensemble des employés
municipaux au Québec. En plus du secteur municipal, le SCFP est
présent dans dix autres secteurs d’activité au Québec, entre
autres, la santé et les services sociaux, l’éducation, les
transports urbain et aérien, l’hydroélectricité, les sociétés
d’État et organismes publics québécois et les communications.
Comptant au total près de 100 000 membres au Québec, il est le plus
important syndicat affilié à la FTQ.