Le SCFP veut dissiper le mystère du Mont-Orford
3 novembre 2006
Sherbrooke, le vendredi 3 novembre 2006
Plongés dans lincertitude, contraints de demeurer à la maison
sans salaire, les employés techniques du Mont-Orford veulent tirer
les choses au clair. Leur syndicat, affilié au SFCP (FTQ), déposera
aujourdhui une requête à la Commission des relations du travail
(CRT) pour faire reconnaître les récents gestes de lemployeur
comme un lock-out.
En effet, depuis lundi soir, tous les employés
présentement en négociation se sont vus refuser laccès au lieu de
travail. De son côté, André LEspérance, gestionnaire du site,
continue de prétendre quil ne sagit pas dun lock-out mais quil
poursuit sa «réflexion». «Lundi dernier, après une semaine de
négociations intensives, nous avons soumis une nouvelle offre
patronale à nos membres qui lont rejeté à lunanimité. Ce qui nous
était présenté était loin de correspondre aux exigences minimales
des travailleurs. Dans lheure qui a suivi cette assemblée,
lemployeur a commencé à rejoindre nos membres pour leur indiquer
quils navaient plus à se présenter au travail. Si ce nest pas un
lock-out déguisé, je me demande ce que cest» , lance Michel
Murray, conseiller syndical au SCFP.
Faute davoir fait parvenir un avis de 48 heures au ministère du
Travail pour annoncer sa décision de procéder à un lock-out, André
LEspérance sexpose à des sanctions de la part de la CRT. De plus,
le syndicat envisage sérieusement de faire appel au ministre
Lessard pour nommer un conciliateur dans le but de dénouer les
pourparlers. «Est-ce le spectre de la privatisation de la
montagne, suite à la Loi 23 du gouvernement Charest, qui bouleverse
cette négociation? Cest fort possible. Un climat dinsécurité
règne dans ce dossier, cest malsain et tout le monde risque den
payer le prix. Lemployeur et le gouvernement du Québec doivent
agir de façon responsable pour le bien de lindustrie
récréo-touristique de toute la région», soutient Marc
Bellemare, conseiller régional FTQ.
Le syndicat regroupant la centaine demployés techniques du
Mont-Orford (opérateurs, patrouilleurs, mécaniciens, dameurs de
pistes, etc.) est en négociation depuis avril 2005. Le 17 octobre
dernier, les salariés avaient déjà rejeté à lunanimité une
précédente offre globale de lemployeur. Déjà à ce moment, André
LEspérance avait clairement laissé entendre quil provoquerait un
conflit de travail si les syndiqués ne se pliaient pas à ses
exigences.
Comptant près de 100 000 membres au Québec, le SCFP est présent
dans plusieurs secteurs dactivités, entre autres, la santé et les
services sociaux, léducation, les universités, les municipalités,
lhydroélectricité, les transports urbain et aérien, les
communications, les sociétés dÉtat et organismes publics
québécois. Il est aussi le plus important syndicat affilié de la
FTQ.