Le SCFP réclame des états généraux pour les universités
24 septembre 2009
Québec, le
jeudi 24 septembre 2009 «Nos universités sont aujourd’hui dans un
cul-de-sac financier. Retirons nos illères, la gouvernance nest
quun des aspects de la crise. Il faut un large débat public sur le
rôle, les missions et les ressources des universités québécoises
Nous avons besoin détats généraux sur les universités», a
lancé aujourdhui Danielle Lamy, directrice-adjointe du SCFP lors
des audiences de la Commission de léducation.
Fort de ses quelques 11,500 membres uvrant
dans de multiples catégories demploi au sein de plusieurs
institutions universitaires, le SCFP connaît bien la réalité
quotidienne de la vie universitaire. À ce titre, il constate de
nombreuses failles dans le projet de loi 44 de la ministre
Courchesne sur la gouvernance des universités. «Il faut vraiment jouer à lautruche ou être
de mauvaise foi pour ne pas établir de corrélation entre le
sous-financement chronique des universités et les dérives
immobilières de lUQAM. Si on ne sattaque pas à cet étranglement
financier qui provoque une course effrénée à la clientèle, ou la
marchandisation de la formation et la recherche, des dérapages
comme ceux de lîlot Voyageur risquent de surgir à nouveau, peu
importe le type de gouvernance instaurée», plaide Stéphan
Meloche, vice-président du Conseil provincial du secteur
universitaire. Cest pourquoi le SCFP souhaite sortir du simple
débat de la gouvernance et analyser les défis du monde
universitaire dans un contexte global, et non comme des problèmes
fragmentés et isolés les uns des autres.
Ceci dit, le SCFP a tout de même tenu à exprimer ses inquiétudes et
ses recommandations au sujet du projet de loi à létude. Comme bien
dautres groupes, les représentants du SCFP ont dénoncé lintention
de la ministre daugmenter sensiblement la majorité des membres
provenant de lextérieur de la communauté universitaire sur les
conseils dadministration. Une orientation reçue comme un camouflet
par bien des employés. Le syndicat a toutefois noté une certaine
ouverture de la ministre à cet égard, mais tient à obtenir un
engagement plus ferme. «Oui, la
ministre dit quelle a entendu le message concernant la
représentativité des différents groupes sur les CA, mais il faut
quelle sengage plus clairement sur cet enjeu incontournable pour
nos membres. On veut être présents, a lancé Lucie Levasseur,
présidente du SCFP-Québec. Selon
nous, un juste équilibre entre linterne et lexterne est la
solution la plus sage. Nous souhaitons également que la sélection
des membres de lexterne soit diversifiée. Il faut des gens
daffaires soit, mais aussi des individus qui proviennent des
secteurs communautaires, culturels, scientifiques, etc.»
Enfin, le SCFP se méfie de la gestion plus centralisée qui
transpire des modifications apportées par le projet de loi,
préférant un mode de gestion qui favorise la participation et la
collégialité. «Une gestion
autoritaire, tranchante et hiérarchisée ne cadre pas avec la
mission universitaire. Dans un lieu de savoir, de recherche et
dapprofondissement de la connaissance, tout le monde doit avoir
son mot à dire sur le fonctionnement de linstitution», de
conclure Lucie Levasseur.
Comptant près de 105,000 membres au Québec, le SCFP représente
quelque 11,500 membres dans le secteur universitaire. Présent dans
plusieurs autres secteurs dactivités, comme la santé et les
services sociaux, les municipalités, lénergie, les transports
urbain et aérien, les communications, les sociétés dÉtat et
organismes publics québécois, le SCFP est aussi le plus important
syndicat affilié de la FTQ.