Le SCFP devant la CEIC – Miser sur une expertise interne publique pour contrecarrer la corruption
16 octobre 2014
Montréal, le
jeudi 16 octobre 2014 Le SCFP-Québec a démontré devant la
Commission denquête sur loctroi et la gestion des contrats
publics dans lindustrie de la construction (CEIC) que la meilleure
façon de combattre la corruption dans le secteur public est de
miser sur une expertise publique interne. Étant le plus grand
syndicat dans le secteur municipal, le SCFP répondait à
linvitation de la Commission de venir partager son expertise.
«Le SCFP-Québec est préoccupé par
les problèmes de collusion et de corruption liés à loctroi et la
gestion des contrats publics dans la construction depuis plusieurs
années. Les municipalités, les universités et ladministration
publique québécoise doivent se redonner une expertise interne
publique pour leur permettre de faire contrepoids à lentreprise
privée, que ce soit dans les travaux de construction, de réfection
ou dans les travaux qui nont pas été abordés par la CEIC mais qui
sont similaires, comme la gestion des déchets et le déneigement,
entre autres. On nest jamais mieux servi que par soi-même»,
dexpliquer Denis Bolduc, secrétaire général du SCFP-Québec.
Le Syndicat a argumenté, quafin de développer
cette expertise interne, des modifications devront être apportées à
la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle
et la gestion de la main-duvre dans lindustrie de la
construction (LRQ c. R-20) pour que les secteurs publics en soient
totalement exemptés.
«Gros bon sens»
Dans ladministration publique québécoise, le SCFP-Québec
recommande que les conditions de travail des ouvriers spécialisés
soient améliorées afin que lÉtat puisse avoir une meilleure
capacité dattraction et de rétention de sa main-duvre pour
concurrencer directement lentreprise privée qui est omniprésente
dans les établissements scolaires et de santé.
«Cest le gros bon sens et les
chiffres nous le démontrent clairement. Ça coûte plus cher se
tourner vers lentreprise privée pour faire certains travaux qui
pourraient facilement être fait à linterne (plomberie,
électricité, etc.). Pour linstant, il y a une carence importante
dans cette main-duvre spécialisée», dajouter Pierre-Guy
Sylvestre, économiste au SCFP-Québec.
PPP et OSBL
Finalement, les modèles de partenariats public-privé (PPP) et
dorganismes sans but lucratif (OSBL) doivent absolument être
abandonnés, car la théorie et lexpérience suffisent aujourdhui à
démontrer que ceux-ci permettent trop souvent de contourner les
règles doctroi de contrat et que ces derniers manquent de
transparence puisquils ne sont pas assujettis à la Loi sur laccès
à linformation.
«Ces modèles représentent de
mauvaises décisions daffaires lorsque lon se place du point de
vue du contribuable», de conclure Denis Bolduc.
Comptant plus de 111,000 membres au Québec, le SCFP est présent
dans 10 secteurs dactivité, soit les municipalités, les
universités, les affaires sociales, les communications,
léducation, lénergie, les sociétés dÉtat et organismes publics,
les transports aérien et urbain, ainsi que le secteur mixte.