Le SCFP demande l’intervention de Québec
11 février 2010
Montréal, le
jeudi 11 février 2010 Réunis ce matin, les syndicats SCFP
des sociétés de transport de partout au Québec ont adopté une
résolution durgence demandant au gouvernement du Québec
dintervenir suite à la décision de faire payer aux usagers de
Longueuil, dès juillet, le même taux que les usagers du métro de
Laval. Cela représente une hausse de près de 60% pour les habitants
de la Rive-Sud, qui voient leurs frais pour prendre le métro vers
Montréal passer de 70$ par mois à 111$, un choc tarifaire trop
grand du point de vue syndical.
« Afin de
régler le problème déquité entre les usagers de Laval et de
Longueuil, on assène un rude coup aux gens de la Rive-Sud. Cette
approche va faire reculer le transport en commun », soutient
Stéphane Lachance, vice-président transport urbain du SCFP-Québec.
Une hausse aussi brutale va
inévitablement réduire lachalandage. Cest une décision qui va
faire augmenter lusage de lautomobile, donc les émissions de gaz
à effet de serre, ce qui va à lencontre dun développement
durable. Les ministres du Transport et de lEnvironnement doivent
se pencher sur ce dossier et évaluer les conséquences dune telle
orientation. »
Une alternative raisonnable
Le SCFP plaide plutôt pour une augmentation échelonnée dans le
temps pour les usagers de Longueuil, accompagné par une baisse
progressive du prix pour les gens de Laval. Une façon jugée plus «
douce » pour atteindre léquité. « Dun côté, les gens de Longueuil doivent
payer leur juste part, on est daccord. Mais on peut trouver une
solution sur un horizon de deux ou trois ans. Dun autre côté, il
est vrai que les usagers de Laval paient peut-être trop cher.
Québec doit étudier tout cela sérieusement et arriver à un
compromis qui ne mettra pas en danger le développement du transport
en commun », explique Sylvain Pilon, coordonnateur du
secteur transport en commun du SCFP.
Régler le déficit récurrent
Et le manque à gagner de la STM dans tout cela? Le Syndicat
canadien de la fonction publique tient à régler le déficit
récurrent de la STM mais estime que ce nest pas uniquement grâce
aux billets achetés ou aux titres mensuels vendus quon pourra y
parvenir. À ses yeux, cest une combinaison de mesures qui
parviendra à générer un financement adéquat au transport urbain.
Ainsi, lorganisation réitère sa position en faveur de
linstauration de postes de péages sur les grands ponts de la
métropole. « Il faut trouver des
sources alternatives de financement et pour nous, cest la plus
juste et la plus efficace », lance Stéphane Lachance. Avec
un coût modique par passage pendant lheure de pointe matinale, le
SCFP estime que plusieurs millions de dollars pourraient être
dédiés et investis chaque année dans le développement du transport
en commun dans la région métropolitaine. « Cest une solution facile à réaliser avec
des lecteurs à la volée, cela dégage des sommes importantes, cest
bon pour lenvironnement et cest équitable. Vous prenez lautobus
ou le métro, vous ne payez pas le péage, cest simple », de
conclure Sylvain Pilon.
Le SCFP représente quelque 5500 membres dans le transport urbain au
Québec. En plus de ce secteur dactivité, le SCFP est présent dans
10 autres secteurs, entre autres, la santé et les services sociaux,
léducation, les municipalités, lénergie, le transport aérien et
les communications. Comptant au total près de 105 000 membres au
Québec, il est le plus important syndicat affilié de la FTQ.