LE SCFP DEMANDE LE REMPLACEMENT DU CRTC PAR DEUX NOUVEAUX ORGANISMES
21 mai 2002
Ottawa, le mardi 21 mai 2002 – Ce matin, les représentants
du Syndicat canadien de la fonction publique ont exposé au Comité
permanent du patrimoine leur point de vue sur le système de
radiodiffusion canadien.
Pour les porte-parole du SCFP, le portrait de
la radiodiffusion au pays nest pas reluisant. Depuis plusieurs
années déjà nous assistons à une concentration des médias sans
précédent, à un abandon de la télévision communautaire, à un
détournement du mandat de la Société Radio-Canada par manque de
fonds et à une croissance dangereuse de la production indépendante,
au détriment de la production locale et régionale.
Selon Jacqueline Turgeon, présidente du Conseil provincial du
secteur des communications (CPSC), la Loi sur la radiodiffusion de
1991 nest pas en cause dans lapparition de ces phénomènes, pas
plus que le mandat donné à la SRC. « Le problème fondamental est
que le CRTC ne joue plus son rôle. Le conseil a abdiqué, il a
laissé tomber ses fonctions réglementaires. Cest une institution
qui na pas de prise sur le réel et que plus personne nécoute. Les
grands propriétaires des médias dans ce pays font ce quils veulent
et le CRTC les laisse faire », affirme Jacqueline Turgeon.
Ce que le SCFP propose est simple mais audacieux : dissoudre le
CRTC et le remplacer par deux nouvelles entités. Le premier de ces
organismes serait chargé démettre les licences dexploitation. Le
second, complètement indépendant, assurerait le suivi des décisions
et effectuerait un contrôle serré de tout ce qui touche la
diffusion et le contenu. « En somme, on veut une structure
efficace qui ait du mordant, contrairement à ce quest devenu le
CRTC », déclare Michel Bibeault, coordonnateur du CPSC. «
Nous devons maintenant partir sur de nouvelles bases, nous donner
les outils nécessaires pour atteindre les objectifs de diversité
des contenus, denrichissement de notre patrimoine culturel et
dépanouissement de lexpression culturelle canadienne », de
conclure Michel Bibeault.
Au Québec, le SCFP représente 7 000 membres dans le secteur des
communications (Radio-Canada, Réseau TVA, Global, TQS, Radiomédia,
Telus, Vidéotron, Cogéco, TV5, ONF, Journal de Québec, etc.). Le
SCFP est présent dans plusieurs autres secteurs, notamment la santé
et les services sociaux, léducation, les transports urbain et
aérien, les sociétés dÉtat et organismes publics québécois,
lhydroélectricité et les municipalités. Avec près de 100 000
membres, le SCFP est le plus important affilié de la FTQ.