Le SCFP défend l’autonomie des cégeps
24 septembre 2009
Québec, le
jeudi 24 septembre 2009 La ministre Courchesne fait fausse
route avec sa réforme de la gouvernance des cégeps. Cest du moins
ce que sont venus plaider les représentants du secteur collégial du
Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) cet après-midi,
pendant les travaux de la Commission de léducation qui étudie le
projet de loi 44.
Parlant au nom de centaines demployés de
soutien du réseau collégial, les dirigeants du SCFP en ont
particulièrement contre la diminution prévue du nombre de membres
du conseil dadministration de létablissement issus de la
communauté collégiale elle-même. Le gouvernement Charest veut, par
la même occasion, y augmenter les membres dits «indépendants»,
provenant, eux, de lextérieur du milieu collégial. «À nos yeux, cest un désaveu flagrant des
gens qui uvrent dans les cégeps. Or, personne nest plus à même de
comprendre la mission dun collège et les défis à y relever. Les
divers groupes demployés des cégeps doivent donc être
équitablement représentés sur les conseils
dadministration», soutient Ginette Bussières, présidente du
Conseil provincial des cégeps. Le SCFP rappelle quune institution
collégiale nest pas une entreprise et que ce nest pas en
augmentant linfluence de lextérieur quon en améliorera la
gestion.
De plus, le SCFP remet en question lintention de la ministre
Courchesne déliminer la consultation de la Commission des études
du processus de nomination du directeur général dun établissement.
«Loin de rendre cette nomination
plus transparente, le projet de loi la rend plus opaque,
affirme Marie-Claude Cadieux, conseillère au SCFP. On reconnaît là lorientation générale de la
ministre qui vise à centraliser et hiérarchiser les pouvoirs dans
les cégeps.»
Enfin, le plus grand syndicat canadien souligne que les membres du
conseil dadministration ne sont pas tous égaux quand on parle de
possibles conflits dintérêts. En effet, alors quon exige des
membres provenant de linterne quils soient au-dessus de tout
soupçon, les membres externes, eux, peuvent «ponctuellement» être
en conflit dintérêts. «Cest une
conception assez particulière de la bonne gouvernance,
indique Lucie Levasseur, présidente du SCFP-Québec. Il suffit au membre dit indépendant de
montrer patte blanche au début, après quoi il peut louvoyer et se
retrouver dans une zone grise. Cest très inquiétant.»
Le SCFP représente quelque 9000 membres dans le secteur de
léducation au Québec. En plus de ce secteur dactivité, le SCFP
est présent dans 10 autres secteurs, entre autres, la santé et les
services sociaux, les municipalités, les transports urbain et
aérien, les sociétés dÉtat et organismes publics québécois,
lénergie et les communications. Comptant au total près de 105,000
membres au Québec, il est le plus important syndicat affilié de la
FTQ.