Le conflit du Journal de Québec se transporte à Lima au Pérou
4 décembre 2007
Lima (Pérou),
le mardi 4 décembre 2007 Le conflit au Journal de Québec se transporte au
Pérou cette semaine. Mardi matin, une délégation des employés en
lock-out profite dune rencontre syndicale internationale pour
exposer les enjeux du conflit au Journal de Québec et expliquer aux
personnes présentes les «tactiques déloyales employées par Quebecor
Media» depuis le début de ce conflit. Une centaine de
représentants syndicaux de pays aussi divers que la France,
lEspagne, la Suède, la Finlande, lInde, le Pérou, le Chili, la
Colombie, lAfrique du Sud, les États-Unis, le Royaume Uni et le
Canada participent à cette réunion de deux jours, organisée par le
regroupement syndical mondial Uni Graphical. Tous ces syndicats
participants partagent le fait davoir Quebecor comme intervenant
patronal dans leurs négociations.
La délégation québécoise pour loccasion se
compose de Denis Bolduc et Jocelyne Martineau, employés du
Journal de Québec en
conflit, et de Jean Chabot, président du syndicat des employés de
TVA-Montréal.
Au terme dune première journée de participation, lundi, le
porte-parole des 252 syndiqués du Journal, Denis Bolduc, sest dit
emballé par la tenue de ce grand rassemblement. Seule ombre au
tableau, il explique avoir ressenti un malaise à certains moments.
«Jai entendu des choses peu
reluisantes sur le comportement de Quebecor un peu partout dans le
monde. Ce qui mattriste, enchaîne-t-il, cest que dans le mot
Quebecor il y aussi le mot Québec. Et cest bien souvent la
réputation du Québec à létranger qui sen trouve affectée.»
Les grandes étapes de ce conflit
Le conflit de travail au Journal
de Québec dure depuis plus de sept mois. En effet, les
employés de bureau et de la rédaction du Journal de Québec sont
sous le coup dun lock-out décrété par lemployeur le 22 avril.
Avant le déclenchement du lock-out, aucun des trois syndicats
navait demandé de mandat de grève à ses membres ni même exercé de
moyens de pressions. En solidarité avec leurs collègues jetés sur
le trottoir par la décision de Quebecor/Sun Media, les employés de
limprimerie ont voté la grève à 97%.
Depuis la fondation du Journal de
Québec en 1967, aucun conflit de travail navait eu lieu. Il
y a un peu plus dun an et demi, tous les employés syndiqués du
Journal avaient accepté de
reconduire la convention collective pour un an en partenariat avec
lemployeur qui faisait face à un concurrent, Le Soleil, qui passait au format
tabloïd pour mieux le concurrencer.
Depuis le 24 avril, les employés en conflit publient et distribuent
cinq jours semaine le MédiaMatinQuébec, un quotidien
gratuit, pour rappeler leur cause à la population de Québec.
Quebecor/Corporation Sun Media a entrepris plusieurs recours
judiciaires pour empêcher la publication du MédiaMatinQuébec. Toutes ces démarches
ont échoué.
Malgré le conflit, le Journal de
Québec continue dêtre publié. Dans une décision rendue le
23 août 2007, en application de larticle 109 du Code du travail
(dispositions anti-scabs), la Commission des relations du travail
(CRT) du Québec a ordonné à la direction du Journal de Québec de
cesser de recourir aux services de quatre personnes qui
remplissaient les fonctions de salariés en conflit. De nouvelles
plaintes concernant lutilisation de travailleurs illégaux par
Quebecor ont été déposée par les syndicats en octobre et novembre.
Ces plaintes visent 16 personnes. Elles seront entendues par la CRT
à compter du 14 janvier.