Laval, parent pauvre du réseau de la santé
6 mars 2005
Laval, le dimanche 6 mars 2005 – Le
Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ) dénonce le
sous-financement chronique du réseau de la santé et des services
sociaux de la région de Laval. Selon les chiffres mêmes du
gouvernement, c’est plus de 40 millions de dollars qui manquent à
la région pour répondre aux besoins de la population lavalloise.
«Le SCFP ne comprend pas qu’on puisse
négliger ainsi près de 300,000 personnes qui ont droit à des soins
de santé de qualité. Pourquoi les citoyens de Laval devraient-ils
payer le prix des mauvaises décisions prises à Québec?, se
demande Marc Ranger, conseiller syndical au SCFP. Le ministre
Couillard a annoncé un plan de rattrapage échelonné sur 10 ans avec
un maigre 3 millions de dollars pour 2004-2005. C’est inacceptable!
Il nous faut 40 millions maintenant pour répondre aux besoins des
malades . On nous jette des miettes en espérant acheter notre
silence. Ça ne passera pas.»
Des allocations de développement sont également prévues pour
atteindre un point d’équilibre par rapport aux autres régions, mais
cette démarche est trop incertaine et à bien trop long terme pour
être jugée satisfaisante selon le SCFP. «Le ministère peut
retirer ces sommes à tout moment. Qui nous dit que ce ne sera pas
le cas dans trois ou quatre ans? Les assurances sont nettement
insuffisantes. De plus, l’argent consacré au développement ne tient
pas compte de la hausse des coûts, de l’indexation et du
vieillissement de la population . Nous pensons que dans 10 ans, la
région de Laval risque d’être encore déficitaire en matière
d’investissements en santé. C’est maintenant qu’il faut régler le
problème. Nous avons assez attendu», affirme Marc Ranger.
Les personnes âgées particulièrement touchées
Dans ce contexte, le SCFP déplore la situation critique des
personnes âgées de la région de Laval. Ainsi, au seul chapitre des
services aux personnes en perte d’autonomie, le manque à gagner est
de 18 millions de dollars chaque année. Cela se traduit par un
manque d’au moins 500 lits de soins de longue durée, soit le pire
bilan de toute la région métropolitaine.
Le gouvernement tente bien de résorber la crise, mais prend des
décisions qui alourdissent le fardeau des institutions de santé
selon le SCFP. «On vient d’annoncer l’ouverture de 44 lits de
soins de longue durée à la résidence Riviera. Cela représente un
coût additionnel de 2,2 millions de dollars par année, mais le
ministère n’injecte pas un sou pour soutenir sa décision. Ce sont
les établissements eux-mêmes qui devront assumer les frais
supplémentaires. Il n’est pas acceptable d’ouvrir des lits en
laissant à d’autres la responsabilité de payer la note. Ce n’est
pas ainsi qu’on règlera le sous-financement de la région», de
conclure le conseiller syndical.
Le SCFP fait présentement circuler une pétition pour exiger du
gouvernement Charest les correctifs nécessaires pour assurer
l’équité des investissements entre les régions et le respect des
employés qui oeuvrent chaque jour dans le réseau de la santé. Cette
pétition devrait être remise d’ici quelques semaines à la ministre
Michelle Courchesne, responsable de la région de Laval.
Le SCFP représente quelque 20,000 membres dans la santé et les
services sociaux au Québec. En plus de ce secteur d’activité, le
SCFP est présent dans 10 autres secteurs, entre autres,
l’éducation, les municipalités, le transport urbain, le transport
aérien, les sociétés d’État et organismes publics québécois,
l’hydroélectricité et les communications. Comptant au total près de
100,000 membres au Québec, il est le plus important syndicat
affilié à la FTQ.