«L’administration Labeaume devrait cesser de rechercher l’affrontement et se mettre plutôt en mode négociation»
25 février 2011
Québec, le
vendredi 25 février 2011 Les négociations entre la Ville
de Québec et les cols bleus ont officiellement commencé lundi, mais
du côté des employés manuels, lexamen du cahier de demandes
patronales laisse perplexes. À la direction du syndicat des
employés (SCFP 1638), on se demande quelles sont les véritables
intentions de ladministration Labeaume.
«Cest assez spécial,
lance Marc-André Dufour, président du syndicat des cols bleus.
Cest du jamais vu. Les dernières
négociations se sont terminées il ny a pas deux ans et la Ville
nous dépose une série de demandes comme jamais auparavant. Cest
comme si les discussions et les problèmes quon a réglés navaient
jamais existé», poursuit-il.
«La Ville, résume le
président, veut sabrer dans à peu
près toutes nos conditions : retraite, assurances, congés, temps de
travail, libérations syndicales, stationnement, etc. Et en plus, on
vient nous dire que si la Ville na pas cette récupération-là, ce
sera un gel des salaires à chaque année tant que ses objectifs ne
seront pas atteints.»
Le conseiller syndical et négociateur, Denis
Plante, fait remarquer qu «on
nous demande de venir sasseoir à la table pour négocier, mais on
nous dit en même temps que si on ne récupère pas 12% dans la
convention avant le 1er janvier, on perd notre augmentation de
salaire. Cest inacceptable comme façon de faire en relations de
travail!»
Malgré cela, il précise que «du
côté des employés municipaux, on va négocier malgré tout. On va se
donner du temps. Mais on lance un appel à ladministration Labeaume
pour quelle se mette en mode négociation plutôt quen mode
affrontement.»
Les représentants syndicaux ajoutent que rien dans le climat actuel
ne justifie la voracité de la Ville. «Quand on compare Québec aux autres villes,
on voit quelle se situe dans la moyenne. Léconomie a été
meilleure que dans nimporte quelle autre ville au Québec. Dans nos
relations quotidiennes avec ladministration municipale, on nest
pas non plus sur le mode affrontement. Alors on ne comprend pas
pourquoi soudainement la Ville se positionne de cette
façon.»
La convention collective des cols bleus est échue depuis le 31
décembre 2010. Les cols bleus de Québec nont pas exercé de droit
de grève depuis plus de 25 ans. Sans conflit de travail, la
précédente ronde de négociation sétait terminée par la signature
dun nouveau contrat entre les parties à la fin mai 2009. Les cols
bleus sont au nombre denviron 1350.
Le SCFP représente environ 70% de lensemble des employés
municipaux au Québec. En plus du secteur municipal, le SCFP est
présent dans 10 autres secteurs dactivités au Québec, entre
autres, la santé et les services sociaux, léducation, les
transports urbain et aérien, lénergie, les sociétés dÉtat et
organismes publics québécois et les communications. Comptant au
total plus de 110,000 membres au Québec, il est le plus important
syndicat affilié de la FTQ.