La Ville jette aux orties le compromis offert par les cols bleus
23 novembre 2010
Sherbrooke,
le mardi 23 novembre 2010 À leur grande surprise, les
dirigeants du Syndicat des cols bleus de Sherbrooke ont vu
aujourdhui leurs propositions de compromis rejetées du revers de
la main par la Ville. Ces propositions, adoptées à 97,7% par
lassemblée générale syndicale du 12 novembre, prévoyaient une
lettre dentente assurant la tenue des Jeux du Canada sans
perturbation, ainsi quune entente sur les salaires permettant de
fixer un cadre financier de sept ans. Les cols bleus souhaitaient
ainsi trouver des solutions qui auraient remis les pourparlers sur
la bonne voie, «mais
manifestement, la Ville vient de passer en mode surdité et ne vise
pas un règlement à court terme», a déclaré Michel Murray,
conseiller au Syndicat des cols bleus de Sherbrooke.
«La Ville
disait : pas question que les Jeux du Canada soient perturbés et
pas question dune convention collective de cinq ans. Nous
répondons à ces préoccupations avec des formules souples et
originales, et que fait la Ville? Elle déchire notre
contre-proposition. La moindre des choses aurait été de nous
dire oui, mais…, et la
négociation aurait avancé. Au lieu de cela, on nous bouche toutes
les issues, sauf des scénarios de grève. Dans ces conditions, les
cols bleus ont-ils dautre choix que de relancer les moyens de
pression?» a demandé Michel Murray.
«Les contribuables de Sherbrooke
doivent aussi savoir que la Ville refuse une série dajustements
aux clauses normatives qui ne coûteraient pas un sou.
Rappelons-nous aussi que sur la question des salaires, nous avons
dit oui depuis le début aux ordres de grandeur avancés par la
Ville. Bref, limpasse nest pas une question dargent, mais bien
de volonté», a conclu Michel Murray.
Comme la Ville a qualifié aujourdhui de «leurre» la main qui lui a été tendue
et naccepte de discuter que sur la base de son offre antérieure
déjà rejetée à 97,7% par les syndiqués, le syndicat suspend jusquà
nouvel ordre tout retour à la table de négociation.
Le printemps dernier, les cols bleus avaient voté à 98% en faveur
dun mandat de grève, à déclencher au moment jugé opportun. Ils
sont sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2007.
Les quelque 400 cols bleus de Sherbrooke sont membres de la section
locale 2729 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).
Ils sont au service des citoyens à titre de préposés à la voirie,
aux aqueducs et égouts, aux centres récréatifs, aux parcs, à la
collecte des ordures, aux écocentres, à lentretien ménager et à la
signalisation. On compte également parmi eux des mécaniciens,
mécaniciens de bâtiment, arboriculteurs, horticulteurs, etc.
Le SCFP représente environ 70% de l’ensemble des employés
municipaux au Québec. En plus du secteur municipal, le SCFP est
présent dans 10 autres secteurs d’activité au Québec, dont la santé
et les services sociaux, l’éducation, les transports urbain et
aérien, l’énergie, les sociétés d’État et organismes publics
québécois et les communications. Comptant au total près de 105,000
membres au Québec, il est le plus important syndicat affilié de la
FTQ.