Indépendance des salles de nouvelles Quebecor Media récidive et de nouvelles plaintes sont déposées
31 octobre 2007
Québec, le
mercredi 31 octobre 2007 Le comité de surveillance mis en
place par Quebecor Media pour garantir lindépendance et
létanchéité des différentes salles de nouvelles de ce groupe vient
dêtre saisi de nouvelles plaintes.
Celles-ci concernent le non-respect du
Code de déontologie et de
conduite sur lindépendance des salles de nouvelles du groupe
TVA. À au moins trois occasions récentes, le Journal de Québec et dans un cas le
Journal de Montréal ont
publié des images provenant de la salle des nouvelles de TVA. Selon
le Code de déontologie, ce
genre déchange est formellement interdit.
Rappelons quil y a peu de temps, suite à une plainte déposée par
le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ), le comité
de surveillance avait justement conclu que Quebecor Media avait
transgressé ses propres règles à trois reprises. Formé d’experts
indépendants, le comité de surveillance a été mis sur pied sur
linitiative de Quebecor lorsquelle demandait au CRTC une licence
pour exploiter le réseau de télévision TVA.
Les nouvelles plaintes visent trois autres événements qui ont eu
lieu, cette fois, les 22 et 23 octobre 2007. Dans trois cas, les
photos ont été obtenues par le Journal de Québec, et dans un cas par
le Journal de Montréal,
par un échange dinformation interdit entre les salles de nouvelles
de TVA et des deux journaux.
Porte-parole des employés du Journal de Québec présentement en
lock-out, Denis Bolduc estime que «ces nouvelles plaintes sont semblables à
celles déjà retenues par le comité de surveillance» et
quelles doivent être opposées à Quebecor Media. «Ces agissements sont dautant plus
surprenants que Quebecor vient justement dêtre rappelée à lordre
par SON comité.»
Pour mémoire, signalons quau moment de plaider sa cause devant le
CRTC, Quebecor affirmait offrir des «garanties sans précédent [
]
dans l’histoire canadienne des
télécommunications [pour la] protection de l’indépendance des
salles de rédaction des médias concernés par la
transaction», soit lacquisition de TVA. (Communiqué de
presse de Quebecor Media, signé Luc Lavoie, vendredi 23 mars 2001)
Dailleurs, le grand patron de Quebecor, Pierre Karl Péladeau
lui-même, défendait lindépendance des salles de nouvelles. La
«synergie offrira de nouveaux
supports promotionnels aux annonceurs et aux émissions mais elle
n’est pas « significative » dans le domaine de l’information,
soutient Pierre Karl Péladeau. « Il doit y avoir des barrières entre
les différentes salles de nouvelles. »»
(Le Devoir, Les
Actualités, mardi 27 mars 2001, p. A1).
Son porte-parole, Luc Lavoie, abondait dans le même sens et allait
même plus loin. Il a déclaré «plusieurs fois qu’il est hors de question
qu’un même journaliste écrive des textes pour tous les médias de
Quebecor, journaux, télévision et sites Internet. « Ce n’est pas
dans notre intérêt d’avoir une standardisation des différentes
plates-formes. La compétition va continuer entre les salles des
nouvelles de TVA et du Journal de Montréal.» (Le Devoir, Les Actualités, mardi 27
mars 2001, p. A1).
Le porte-parole des lockoutés du Journal de Québec, Denis Bolduc,
constate que Quebecor exploite aujourdhui le réseau TVA en vertu
de cette licence, obtenue entre autres grâce à cette promesse
dindépendance des salles de nouvelles faite au CRTC et à la
population québécoise. «Il me
semble quen bon citoyen corporatif, Quebecor devrait respecter les
engagements pris. À mon sens cest une question de loyauté. À
moins, a-t-il conclu, que Luc Lavoie et Pierre-Karl Péladeau
naient fait tout ce baratin que pour épater la galerie du CRTC et
quau fond, ils sen fichent éperdument.»
La licence obtenue par Quebecor pour lexploitation de TVA devra
être renouvelée auprès du CRTC en 2008.
Le 22 avril dernier, malgré des profits annuels de 25 millions et
une augmentation de tirage de 2,5% dans les six mois précédents,
Quebecor décrétait un lock-out au Journal de Québec. Les 252 employés du
quotidien sont en conflit de travail depuis ce temps.