Il risque de manquer d’argent dans les guichets automatiques – SÉCUR : DESJARDINS PRÉPARE LE CONFLIT DE TRAVAIL
20 juin 2002
Montréal, le jeudi 20 juin 2002 Les représentants
syndicaux des quelque 900 employés de Sécur ont mis la main sur
plusieurs documents internes du Mouvements Desjardins indiquant que
linstitution se prépare à un conflit de travail important. En
effet, Desjardins accélère présentement lapprovisionnement de ses
caisses en argent et prévoit lenvoi de colis de réserves. Le 5
mars dernier, Sécur déposait un plan de contingence pour contrer
les effets dun conflit de travail, selon lequel les services
seront maintenus, modifiés ou abandonnés. De plus, Desjardins a
fait parvenir aux caisses un argumentaire pour répondre aux
éventuelles questions des clients concernant les problèmes aux
guichets automatiques, ou les préoccupations des commerces qui
devront assurer eux-mêmes le transport de valeurs.
Le syndicat y voit la préméditation dun
affrontement. « Desjardins dépense plus dénergie à préparer le
conflit quà négocier avec ses employés. On sait que des briseurs
de grève ont déjà été embauchés et que certains ont commencé à être
payés. On sait aussi que lemployeur a demandé aux caissières de
remplacer les employés de Sécur pour approvisionner les guichets.
Desjardins veut en faire des briseurs de grève et ignore les
problèmes de sécurité que cela pourrait engendrer pour elles et la
population en général. Heureusement, la majorité des caissières
sont syndiquées avec le SEPB-FTQ, qui leur demande très clairement
de refuser deffectuer ce genre de tâches », affirme Jocelyn
Tremblay, président de la section locale 3812 du SCFP.
Au cours des deux dernières semaines, Desjardins a mis la sécurité
des agents de Sécur et du public en danger, en mettant de deux à
trois fois plus dargent en circulation, sans rajouter deffectifs
sur le terrain. Les sommes étaient parfois si importantes (en
prévision du conflit), que certaines caisses refusaient les colis,
ce qui obligeaient les agents de Sécur à refaire le trajet en sens
inverse, avec des sacs bourrés dargent. Aux yeux du syndicat,
Desjardins a fait preuve dirresponsabilité et joue avec la
sécurité des gens. « Le syndicat, lui, a attendu la fin de ces
opérations avant de tout étaler sur la place publique, ne voulant
pas faire augmenter le risque, déjà excessif, encouru par nos
membres. Les priorités de Desjardins, une institution qui se dit
proche du monde, sont bien évidentes, et ça naugure rien de bon en
cas de conflit de travail », souligne Jocelyn Tremblay.
Pour le syndicat, advenant un conflit de travail, la population
subira des inconvénients sérieux : on va manquer de liquidités dans
les guichets; en cas de bris, les réparations seront lentes à
venir; les commerçants, eux, devront voir au transport de leurs
valeurs; les caisses ne seront plus approvisionnées en devises
étrangères et en monnaie métallique, etc. Et ce nest pas en
demandant aux citoyens de faire leurs retraits dans des commerces,
dutiliser davantage leur carte de crédit ou AccèsD, ou en
demandant aux commerçants de faire appel à la police pour le
transport de valeurs, que les problèmes seront résolus.
« Cest pourquoi nous demandons à Desjardins de négocier et de
négocier sérieusement. La grève pourrait être déclenchée le 2
juillet, cela nous laisse encore du temps pour discuter »,
indique Jocelyn Tremblay. « Les négociations ont débuté le 25
février dernier et on avance à pas de tortue. Le syndicat a accepté
le plan du conciliateur en ce qui concerne certaines clauses
normatives, mais Desjardins refuse encore de reconduire des
articles qui étaient déjà dans nos conventions collectives. Sur le
plan monétaire, lemployeur nous promet des offres pour demain, et
on les attend de pied ferme. Certains de nos membres nont pas eu
daugmentation de salaire ces 8 dernières années et plusieurs sont
sans contrat de travail depuis 5 ans. Avec la fusion de toutes les
unités syndicales de Sécur, le Mouvement Desjardins doit traiter
son monde équitablement et avec respect. Cela signifie un
rattrapage salarial important et un accès, comme tous les autres
employés, au fonds de pension de Desjardins », de conclure
Jocelyn Tremblay.
Comptant près de 100 000 membres au Québec, le SCFP est présent
dans plusieurs secteurs dactivités, entre autres, la santé et les
services sociaux, léducation, les universités, les municipalités,
lhydroélectricité, les transports urbain et aérien, les
communications, les sociétés dÉtat et organismes publics
québécois. Il est aussi le plus important syndicat affilié de la
FTQ.