Hébergement de longue durée des personnes âgées – Le ministre Couillard devrait aussi enquêter sur le secteur privé
19 janvier 2004
Montréal, le lundi 19 janvier 2004 – Les syndicats du
secteur de la santé, affiliés au Syndicat canadien de la fonction
publique (SCFP-FTQ), déplore que le ministre Philippe Couillard
n’ait pas donné à son équipe d’enquêteurs le mandat d’examiner la
situation des personnes âgées hébergées dans les résidences
privées.
Marcel Girard, président du Conseil provincial
des affaires sociales, est déçu de cet «oubli». Cela reste
d’autant plus étonnant quand on sait ce que la Commission des
droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec a
publié à ce sujet, il y a à peine deux ans. Marcel Girard se
demande s’il n’y pas là deux poids deux mesures, selon qu’il s’agit
de services publics ou de services privés.
Dans son rapport d’octobre 2001, intitulé L’Exploitation des
personnes âgées, vers un filet de protection resserré, la
Commission des droits de personne écrivait que «les résidences
privées non enregistrées accueillent une clientèle qu’elles n’ont
en principe ni le mandat ni les moyens de soigner [?] et [?]
qu’elles ne sont régies par aucune norme concernant les soins
qu’elles dispensent à leur clientèle.» (p. 26) Dans ce rapport
la Commission rappelait qu’en 1995, «plus de 80,000 personnes
âgées vivaient dans 2000 résidences privées ne détenant pas de
permis du ministère [?] et qu’en comparaison les CHSLD en
hébergeaient 37,000»(p. 25).
La semaine dernière, le ministre de la Santé et des Services
sociaux a demandé à 20 enquêteurs de lui faire rapport sur le
réseau public d’hébergement de longue durée. Ces «vérifications
concrètes» vont commencer le 26 janvier et se poursuivre
jusqu’à la mi-avril. Environ 10% des CHSLD du Québec seront
visités, mais aucune résidence privée. Cette démarche est d’autant
plus préoccupante quand on connaît le parti pris du gouvernement
Charest pour la privatisation, comme en font foi les appels
d’offres lancés par la Régie régionale de la Montérégie, l’an
dernier.
Le SCFP représente quelque 20,000 membres dans la santé et les
services sociaux au Québec. En plus de ce secteur d’activité, le
SCFP est présent dans 10 autres secteurs, entre autres,
l’éducation, les municipalités, le transport urbain, le transport
aérien, les sociétés d’État et organismes publics québécois,
l’hydroélectricité et les communications. Comptant au total près de
100,000 membres au Québec, il est le plus important syndicat
affilié de la FTQ.