Grève des autobus à Trois-Rivières – Le syndicat croit toujours un règlement possible mais déplore que les patrons veuillent « la ceinture et les bretelles ! »
6 octobre 2003
Trois-Rivières, le lundi 6 octobre 2003 – Le syndicat estime
qu’une entente pourrait être à portée de main si la direction de la
Société de transport de Trois-Rivières (STTR) y mettait un peu du
sien. Seuls deux points restent à régler à la table des
négociations: l’utilisation des surplus du régime de retraite et
l’indexation des salaires.
La question du régime de retraite
Le régime de retraite des employés de la STTR a dégagé des
excédents de 2,4 millions de dollars selon les chiffres sur
lesquels les deux parties se sont déclarées en accord en mai
dernier. Cette question des surplus du régime de retraite reste au
cur du litige entre les chauffeurs et la STTR. Sur ce point, le
syndicat ne réclame pas de sommes additionnelles. Les discussions
achoppent sur l’utilisation future des sommes accumulées parce que
l’employeur veut appliquer la clause dite du «banquier».
«Nous ne demandons pas un seul sou de plus à la STTR. L’argent
est là, il y a presque entente sur l’utilisation des surplus pour
bonifier la caisse de retraite, précise René Fréchette. Nous
avons même concédé à l’employeur d’utiliser une partie des surplus
pour compenser la part de l’employeur pour les trois prochaines
années. Le problème, c’est que l’employeur veut mettre la main sur
tous les excédents d’actifs pour l’avenir et je ne vois pas comment
notre monde pourrait accepter ça, ajoute-il. C’est comme si
les patrons voulaient la ceinture et les bretelles!», estime le
négociateur syndical, René Fréchette.
La question salariale
La question salariale reste l’autre point qui n’a toujours pas été
réglé. Luc Giroux, président du syndicat, résume les offres
salariales déposées jusqu’ici: «La STTR a offert les
augmentations suivantes: 2% en 2002, 2% en 2003, 2% en 2004, 2,5%
en 2005 et 2,5% en 2006, sans aucune indexation au coût de la
vie.» Pour sa part, il se dit en accord avec ces augmentations
dans la mesure où elles s’accompagneraient d’une clause
d’indexation fondée sur l’IPC (indice des prix à la consommation)
pour les années 2003 à 2006. La proposition syndicale à cet égard
assujettit cette indexation à un plafond maximal annuel de 3%
(c’est-à-dire l’augmentation plus l’IPC). Jusqu’à maintenant, la
STTR n’a pas voulu envisager un tel scénario, même si cette
indexation a été déposée dans une hypothèse de travail du
conciliateur.
Les services essentiels seront assurés
Luc Giroux confirme que ses membres assureront les services
essentiels pendant toute la durée de la grève. Le syndicat rappelle
qu’outre le transport adapté, c’est de façon volontaire qu’il
assure les services essentiels pendant l’arrêt de travail. Aucune
disposition légale ne l’oblige à assurer des services matin et
soir. Mais, du même souffle, il précise que pendant toute la durée
de l’arrêt de travail, les autobus rouleront de 6h45 à 8h45 et de
16h15 à 18h15 du lundi au vendredi. Le transport adapté ne sera pas
affecté par la grève. Il n’y aura cependant aucun service régulier
les fins de semaine et les jours fériés.
Les chauffeurs d’autobus sont sans contrat de travail depuis le 31
décembre 2001. Les pourparlers pour le renouvellement de la
convention collective ont commencé il y a un plus d’an et demi,
soit le 20 février 2002, et ils n’ont toujours pas permis d’en
arriver à un règlement satisfaisant. Les chauffeurs urbains avaient
fait la grève pendant trois jours, les 6, 7 et 8 juin. La plus
récente rencontre entre les parties a eu lieu mercredi dernier, 1er
octobre, en présence d’un conciliateur nommé par le ministère du
Travail. Il appartient maintenant au conciliateur de convoquer les
parties, s’il l’estime nécessaire.
La section locale 4115 du Syndicat canadien de la fonction publique
(SCFP-FTQ) représente les chauffeurs d’autobus, les mécaniciens et
le personnel de bureau, soit au total 100 employés de la STTR.
Le SCFP compte environ 6500 membres dans le transport urbain au
Québec. Outre ce secteur d’activité, le SCFP est aussi présent dans
10 autres secteurs, entre autres, les universités, les
communications, l’éducation, les municipalités, le transport
aérien, la santé et les services sociaux. Comptant au total près de
100,000 membres au Québec, il est le plus important syndicat
affilié de la FTQ.