Le fédéral retire huit milliards de financement au système de santé du Québec
30 mars 2014
Montréal, le
dimanche 30 mars 2014 – Demain, lundi 31 mars, marquera un
tournant dans le financement du système de santé public du Québec.
Ce sera l’échéance de l’Accord sur la santé entre le gouvernement
du Canada, les provinces et les territoires. Le gouvernement Harper
a refusé de renouveler cette entente qui fixait un financement
stable et des normes pour les services de santé. Concrètement, cela
signifie que le gouvernement fédéral va priver le système de santé
public du Québec d’un total de huit milliards de dollars au cours
des 10 prochaines années.
À l’origine du système d’assurance-maladie, le
gouvernement fédéral finançait 50% des coûts au Québec. L’Accord
sur la santé établissait cette part à 21%. Elle sera de 18,6% en
2024.
Du côté du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS), qui
regroupe près de 20,000 membres œuvrant dans la santé et les
services sociaux au Québec, on s’alarme des répercussions de ce
manque à gagner sur l’avenir du système public.
«Il est extrêmement étonnant et
inquiétant que ce ne soit pas un enjeu de la campagne électorale en
cours. Que pensent mesdames Marois et David, et messieurs Couillard
et Legault, de cette fragilisation du système de santé public?
Sont-ils choqués de voir Ottawa priver le Québec de huit milliards
de dollars? Se rendent-ils compte de la porte qui s’ouvre à la
privatisation des services? Ont-ils tous à cœur l’avenir du système
public», se demande Marco Lutfy, président du CPAS, une
composante de la division québécoise du Syndicat canadien de la
fonction publique (SCFP).
«Huit milliards de manque à
gagner, c’est comme perdre 20,000 lits d’hôpitaux sur 10 ans, ou
13,300 postes d’infirmières par année. Les conséquences pourraient
se faire sentir dans l’allongement des listes d’attente, par la
fermeture d’établissements et la privatisation des soins aux aînés,
par exemple», explique Marco Lutfy.
En plus de stabiliser le financement, l’Accord renouvelait
l’engagement des premiers ministres du Canada et des provinces à
faire appliquer la Loi canadienne sur la santé et à se conformer à
ses exigences: administration publique, accès universel, protection
complète, accessibilité sans frais supplémentaires ni
discrimination et transférabilité entre les différentes provinces.
Plus de renseignements sur l’Accord sur la santé sont disponibles
au http://bit.ly/1iI9QiZ
Comptant plus de 111,000 membres au Québec, le SCFP représente
19,500 membres dans le secteur de la santé et des services sociaux
au Québec. Le SCFP est de plus présent dans les secteurs suivants:
les communications, les municipalités, l’éducation, l’énergie, les
universités, les sociétés d’État et organismes publics, les
transports aérien et urbain, ainsi que le secteur mixte.