Quinze personnes visées dans une nouvelle plainte déposée à la Commission des relations du travail
15 octobre 2007
Québec, le
lundi 15 octobre 2007 Les syndicats (SCFP-FTQ)
représentant les 252 travailleurs en conflit du Journal de Québec ont déposé leur
deuxième plainte à la Commission des relations du travail (CRT)
concernant lutilisation de travailleurs illégaux par Quebecor.
La plainte vise 14 photographes et
journalistes, ainsi quun messager. Selon les syndicats, ils
agissent comme scabs. Ces personnes font du travail qui, avant le
conflit, était réalisé par les travailleurs que Quebecor a mis à la
rue. Ces photographes et journalistes écrivent des textes ou
prennent des photos qui sont par la suite reproduits dans le
Journal de Québec.
Cette seconde plainte déposée la semaine dernière pourra permettre
aux syndicats de démontrer encore une fois au public que Quebecor
tient des propos mensongers lorsquelle affirme que lactuel
Journal de Québec est
produit par des cadres. Quebecor a mis en place une structure
temporaire sans laquelle lentreprise serait incapable de produire
le quotidien. Malgré tout, ce journal est en train de perdre la
crédibilité bâtie par ses artisans depuis 40 ans.
Pour Quebecor, il sagira dun second test devant la CRT concernant
les dispositions du Code du
travail concernant les briseurs de grève.
Rappelons que le 23 août, Quebecor avait échoué ce test de loyauté
envers les employés quelle a jetés sur le trottoir. Quatre scabs
utilisés pour remplacer les syndiqués en conflit ont alors fait
lobjet dune ordonnance de la CRT. Les personnes que les syndicats
avaient identifiées comme scabs et qui sont visées par cette
ordonnance du mois daoût sont Dominique Turcotte, directrice
adjointe de la promotion, Patrick Daigle et David Gaudreault,
messagers, ainsi que Mathieu Roy. Ce dernier signait des chroniques
de chasse et pêche et de camping dans le Journal de Québec.
Depuis ce jour, tout le Québec sait que Quebecor a triché, que
lentreprise ne joue pas franchement. Cela est dautant plus
déplorable que cest Quebecor qui a préparé ce conflit et qui
refuse depuis des mois dentreprendre une véritable négociation
avec ses employés.
Rappel du lock-out au Journal de
Québec
Les employés de bureau et de la rédaction du Journal de Québec sont sous le coup
dun lock-out décrété par lemployeur le 22 avril. En solidarité
avec leurs collègues jetés sur le trottoir, les employés de
limprimerie ont voté la grève à 97%. Avant le déclenchement du
lock-out, aucun des trois syndicats navait même demandé de mandat
de grève à leurs membres.
Depuis le 24 avril, les employés en conflit publient et distribuent
cinq jours semaine le MédiaMatinQuébec, un quotidien
gratuit, pour rappeler leur cause à la population de Québec. Aucun
piquet de grève na été érigé par les syndiqués. Depuis la
fondation du Journal de
Québec en 1967, aucun conflit de travail navait eu lieu. Il
y a un an et demi, tous les employés syndiqués du Journal avaient accepté de reconduire
la convention collective pour un an en partenariat avec lemployeur
qui faisait face à un concurrent, Le Soleil, qui passait au format
tabloïd pour mieux le concurrencer.
Malgré le conflit, le Journal de
Québec continue dêtre publié. Dans une décision rendue le
23 août 2007, en application de larticle 109 du Code du travail (dispositions
anti-scabs), la Commission des relations du travail (CRT) du Québec
a ordonné à la direction du Journal de Québec de cesser de
recourir aux services de quatre personnes qui remplissaient les
fonctions de salariés en conflit.
Quebecor/Corporation Sun Media a entrepris plusieurs recours légaux
pour empêcher la publication du MédiaMatinQuébec. Toutes ces démarches
ont échoué.
Les employés salariés du Journal
de Québec sont tous membres du Syndicat canadien de la
fonction publique (SCFP-FTQ) En plus des employés du Journal, le SCFP compte 7000 membres
dans les communications au Québec et est présent dans plusieurs
autres secteurs, notamment la santé et les services sociaux, les
universités, léducation, les transports urbain et aérien, les
sociétés dÉtat et organismes publics québécois, lhydroélectricité
et les municipalités. Avec près de 100,000 membres, le SCFP reste
le plus important affilié de la FTQ qui, elle-même, est la plus
imposante centrale syndicale au Québec avec 500,000 membres.