Selon Richard Labelle, président de la section
4646 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ),
«d’autres gestes de solidarité sont à prévoir dans les jours et
les semaines qui viennent, et peut-être pas uniquement à
Sherbrooke, si aucun dénouement ne survient dans ce lock-out.»
Il précise qu’aucune rencontre de négociation n’a eu lieu depuis
que la direction de TVA a décrété le lock-out et qu’ à ce jour,
aucune n’est prévue.

Des plaintes au CCRI

D’autre part, le président du syndicat confirme que le SCFP
déposera des plaintes officielles contre TVA auprès du Conseil
canadien des relations industrielles (CCRI), organisme chargé
d’interpréter les dispositions du Code canadien du travail.

Les plaintes dénoncent les pratiques déloyales de TVA à l’endroit
des conseillers publicitaires, non seulement de Sherbrooke, mais
aussi de Rimouski, Trois-Rivières et Saguenay. Pour le syndicat, il
est clair que TVA a usé de pratiques déloyales en annonçant des
modifications unilatérales aux conditions de travail des
représentants aux ventes de toutes ces stations, conditions
rétroactives au 1er janvier 2004. Membres du même syndicat SCFP,
les conseillers publicitaires des autres stations TVA cherchent,
comme ceux de Sherbrooke, à obtenir une première convention
collective. Richard Labelle déplore ces récents agissements de TVA
et se demande si, du côté de l’employeur, «on ne cherche pas
délibérément à jeter de l’huile sur le feu.»

Rappel des événements

Rappelons que les représentants publicitaires de TVA-Estrie se sont
syndiqués à l’automne 2002. Les négociations pour l’obtention d’une
première convention collective ont officiellement commencé quelques
mois plus tard, à l’été 2003. Depuis le 18 décembre, les séances de
négociation ont été plus fréquentes et se sont déroulées en
présence d’un conciliateur. De longues rencontres de conciliation
ont eu lieu les 21, 26 et 29 janvier dernier. Le 30 janvier, la
direction de la station de TVA-Estrie décrétait un lock-out à
l’endroit des six salariés. Outre le litige sur la question
salariale, les parties n’ont convenu d’aucune autre disposition de
la future convention collective. Aucune rencontre n’est prévue pour
le moment.

Signalons que les vendeurs des autres stations du réseau TVA
(Rimouski, Trois-Rivières, Saguenay, Montréal) sont aussi affiliés
au SCFP. Seuls ceux de Montréal ont conclu une entente, l’été
dernier, à la suite d’un lock-out et d’une grève qui avaient duré
une semaine. Les représentants aux ventes des trois autres stations
sont aussi en attente d’une première convention collective.

Précisons enfin que les conseillers publicitaires de TVA-Sherbrooke
sont entièrement rémunérés à commission.

Au Québec, le SCFP représente 7000 membres dans le secteur des
communications (Réseau TVA, Radio-Canada, Global, TQS, Radiomédia,
Telus, Vidéotron, Cogéco, ONF, Journal de Québec, Technicolor,
etc.). Le SCFP est présent dans plusieurs autres secteurs,
notamment la santé et les services sociaux, l’éducation, les
transports urbain et aérien, les sociétés d’État et organismes
publics québécois, l’hydroélectricité et les municipalités. Avec
près de 100,000 membres, le SCFP est le plus important syndicat
affilié de la FTQ.