Des pertes potentielles de 88 millions pour les employés
29 octobre 2004
Montréal, le vendredi 29 octobre 2004 –
Une étude réalisée par les actuaires de la firme SAI vient
confirmer la gravité des pertes imposées par l’arbitre Gilles
Lavoie aux cols bleus de Montréal. L’ensemble des reculs touchant
la masse salariale globale, soit la rémunération de base, les
primes et les avantages sociaux, atteindrait 88 millions de dollars
à la fin de l’année 2006, par comparaison avec les autres groupes
d’employés de la Ville. Ainsi, en 2006, les cols bleus recevraient
une augmentation réelle de 2,6%depuis l’entrée en vigueur de la
nouvelle convention, par rapport à 11,7% pour tous les autres
employés. Les calculs effectués ne prennent pas en considération
l’ensemble des changements, comme l’abolition de 340 postes
auxiliaires, mais le manque à gagner pour chacun des quelque 6000
cols bleus pourrait représenter, en moyenne, l’équivalent de 14,500
dollars.
«Ces chiffres nous font réaliser l’ampleur
du hold-up que nous dénoncions la semaine dernière. On veut ainsi
ramener à une situation économique beaucoup plus précaire, des
milliers de travailleurs et travailleuses qui avaient atteint, à
force de luttes, le niveau de vie de la classe moyenne. Ce n’est
pas ainsi qu’une société progresse et qu’on bâtit une communauté
prospère. Le maire Tremblay doit le comprendre et se montrer
raisonnable», affirme Michel Parent, président du syndicat des
cols bleus. Le syndicat entend bien empêcher l’application de la
sentence arbitrale et a déjà déposé une requête en sursis à la Cour
supérieure.
Le SCFP demande à Gérald Tremblay de reprendre de bonne foi les
négociations sur la base de l’entente cadre qui avait été conclue
le 9 juillet dernier. «Nous avions là le cur d’une convention
collective acceptable qui garantissait aux cols bleus une réelle
équité avec les autres employés municipaux. Le maire ne doit pas
être complice d’une décision injuste, inapplicable, ingérable, qui
heurte de plein fouet les conditions de travail et provoque
inutilement le mécontentement des cols bleus», conclut Michel
Fontaine, conseiller syndical au SCFP.
Le SCFP représente environ 70% de l’ensemble des employés
municipaux au Québec. En plus du secteur municipal, le SCFP est
présent dans 10 autres secteurs d’activités au Québec, entre
autres, la santé et les services sociaux, l’éducation, les
transports urbain et aérien, l’hydroélectricité, les sociétés
d’État et organismes publics québécois et les communications.
Comptant au total près de 100,000 membres au Québec, il est le plus
important syndicat affilié à la FTQ.