Des écoles propres pour nos enfants?
6 mai 2011
Val-dOr, le
6 mai 2011 Les concierges de la Commission scolaire de
lOr-et-des-Bois sont inquiets. Depuis des années, la direction
laisse à lentreprise privée le soin de faire le ménage dans ses
écoles.
«Le
problème, cest quils ne peuvent pas vraiment sacquitter de cette
tâche. Cest très préoccupant pour la propreté de nos
écoles», affirme Gaétan Gignac, président du SCFP 1366. Ce
dernier rappelle quen 2008, la CSST avait ordonné que le ménage
soit refait à lécole Notre-Dame-du-Rosaire pour cause
dinsalubrité. En fait, le sous-traitant avait soumissionné
tellement bas quil était impossible pour son employé deffectuer
lensemble des tâches normales et nécessaires. «Cest un réel problème et la commission
scolaire ne semble pas sen faire pour autant.»
Le SCFP a mené enquête et, après avoir fait analyser par son
économiste les documents obtenus en vertu de la Loi sur laccès à
linformation, a conclu quil ny a pas davantages clairs en
termes financiers de céder lentretien ménager des écoles à la
sous-traitance. «En fait, si la
direction peut prétendre que cest moins cher, cest que les
compagnies privées font moins dheures de travail dans chaque
école. Ça nest pas sorcier! En somme, on diminue la qualité du
service sur le dos des enfants et de leur sécurité. Chargez-nous de
cette tâche et à prix comparable, nous ferons un bien meilleur
travail», explique le dirigeant syndical.
De plus, les sommes versées aux sous-traitants sont considérables.
De 2006 à 2011, les contribuables ont payé 3,9 millions de dollars
à des entreprises privées pour faire lentretien de 13 écoles de la
CSOB. Et ce nest pas tout, de 2004 à 2009, on a calculé que les
montants accordés pour l’entretien ménager, la plomberie, le
matériel électrique et la messagerie téléphonique s’élevaient à 5,3
millions de dollars.
Ainsi, comme il est impossible de tout prévoir dans un contrat et
que des imprévus surviennent inévitablement, le sous-traitant
facture constamment les coûts supplémentaires et les frais ne
correspondent donc jamais à ce qui était fixé au départ.
«Il est grand temps de reprendre
le contrôle de lentretien de nos écoles. Tout le monde va y
gagner, les enfants en premier lieu, mais aussi les citoyens, qui
vont payer moins cher pour de meilleurs services», de
conclure le président.
Pour la FTQ, cette situation de sous-traitance est tout à fait
inacceptable. «Nous avons tenté
de sensibiliser le ministre régional Pierre Corbeil concernant
cette situation qui prévaut à cette commission scolaire, à deux
reprises. Ces rencontres nont donné aucun résultat. Nous nous
questionnons sur ce qui motive la CSOB à sous-traiter ce travail.
Comme il ny a aucune économie à faire, on peut penser quil sagit
dune décision basée sur une idéologie antisyndicale», selon
Gilles Chapadeau, conseiller régional FTQ.
Le SCFP représente quelque 9,700 membres dans le secteur de
léducation au Québec. Le SCFP est de plus présent dans dix autres
secteurs dactivités, entre autres, la santé et les services
sociaux, les municipalités, les transports urbain et aérien, les
sociétés dÉtat et organismes publics québécois, lénergie et les
communications. Comptant plus de 110,000 membres au Québec, il est
le plus important syndicat affilié de la FTQ.