Crise au Journal de Québec
3 décembre 2009
Québec, le
jeudi 3 décembre 2009 Les relations de travail au Journal
de Québec sont présentement au plus mal. Depuis la fin du lock-out
en août 2008, pas moins de 40 griefs ont été déposés par les
syndiqués, dont 32 pour le seul syndicat de la rédaction. Au
quotidien de lavenue Béchard, fondé en 1967, cest du jamais vu!
«Cest très
difficile davancer avec quelquun qui renie sa signature, a
commenté Denis Bolduc, porte-parole des employés syndiqués du
Journal de Québec (SCFP).
J’aimerais sincèrement que la
situation soit différente. J’aimerais que, chaque matin, nous
travaillions ensemble, syndiqués et cadres, pour faire évoluer
le Journal et mieux
répondre aux attentes de nos lecteurs. Mais, je constate quon ne
respecte pas les ententes quon a signées avec nous.»
Il explique, par exemple, que le plancher demploi inscrit à la
convention collective garantit 52 employés à la rédaction, soit 50
employés temps plein comprenant huit photographes et deux employés
à temps partiel. «En ce moment,
il manque neuf personnes dans les fonctions couvertes par le
plancher demploi à la rédaction.» De même, la convention
prévoit que la couverture de lactualité de la région de Québec,
dans un rayon de 30 kilomètres, revient aux journalistes et
photographes du Journal de
Québec. «Mais, à répétition, lemployeur viole cette disposition et
il le fait en toute connaissance de cause», déplore Denis
Bolduc.
«Il y a lieu de se
demander, sinterroge Denis Bolduc, si la stratégie de ne pas respecter sa
signature est celle de la direction du Journal de Québec
ou bien si elle nest pas plutôt
celle de la haute direction de Quebecor.» Mais, pour lui,
une chose demeure. Il faudra nécessairement en venir «au respect des engagements initiaux.
Dautant plus, poursuit-il, quà la conclusion du conflit, et encore tout
récemment, la direction de Quebecor se disait pleinement satisfaite
de lentente intervenue au Journal de Québec.»
Du côté syndical, on répugne à lidée de «judiciariser des choses qui ne méritent pas
de lêtre. On ne voit pas pourquoi on irait encombrer les tribunaux
aux frais, entre autres, des contribuables pour demander à un juge
de nous dire que 43, cest neuf de moins que 52», de
conclure Denis Bolduc.
Rappelons que les conventions collectives en vigueur au Journal de
Québec ont été conclues au terme dun lock-out qui avait duré 16
mois en 2007-2008.
Comptant 7250 membres dans les communications au Québec, le
Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) est présent dans
plusieurs autres secteurs, notamment la santé et les services
sociaux, léducation, les transports urbain et aérien, les sociétés
dÉtat et organismes publics québécois, lénergie et les
municipalités. Avec près de 105,000 membres, le SCFP est le plus
important affilié de la FTQ.