Les employés de soutien interpellent Charest
27 octobre 2008
Montréal, le
lundi 27 octobre 2008 «Ce nest pas réglé!» sécrient les
employés de soutien de lUQAM, craignant que le sauvetage annoncé
des dérapages immobiliers de linstitution ne vienne masquer les
autres problèmes qui affectent luniversité. Pour éviter que ce ne
soit le cas, ils lancent ce matin une campagne publicitaire radio
qui vise directement le premier ministre Charest. Menacés de perdre
plus de 100 postes, les travailleurs vont passer leur message
pendant deux semaines sur trois stations de la région montréalaise.
Intitulée «On nest pas
coupables», cette publicité dénonce les coupures et demande
au gouvernement de soccuper du monde de lUQAM et pas seulement de
son béton.
Le syndicat des employés de soutien, affilié
au SCFP, en a particulièrement contre les conditions posées par le
gouvernement pour passer léponge sur lardoise des projets
immobiliers. «La commande de
Charest cest : « Faites des coupures et on va réparer les
pots cassés par lancien recteur ». Cest bien beau, mais on y est pour rien dans
ces folies, sindigne Roland Côté, président du syndicat.
Actuellement, la direction de
lUQAM cherche 4 millions de dollars, des coupures qui vont nous
toucher durement. Nous avons déjà perdu 40 emplois le printemps
dernier et encore 70 de nos collègues risquent de perdre le leur
dans les prochaines semaines.»
Ces compressions sont difficiles à accepter, surtout quand on sait
que le syndicat avait obtenu la création dune centaine de postes
lors des négociations de 2000. «Et à lépoque, on ne faisait que rattraper
les postes perdus lors des coupes fédérales de 1994. Charest et
Courchesne nous ramènent 15 ans en arrière, cest inacceptable! Or,
pendant toutes ces années, le nombre détudiant na cessé
daugmenter, sans parler de la superficie des locaux et des
pavillons qui elle aussi saccroît. Nous sommes toujours moins pour
en faire toujours plus, ce nest plus vivable», ajoute le
président.
Pour le syndicat, lUQAM souffre dun sous-financement chronique et
est particulièrement désavantagée par les nouvelles règles de
répartition budgétaire entre les universités. Nétant pas située en
région et ne possédant pas de faculté de médecine, lUniversité du
Québec à Montréal est le parent pauvre du réseau. En fait, pour
lobtention de fonds publics, un étudiant de lUQAM néquivaut quà
80% de celui qui fréquente McGill. De plus, le taux détudiants à
temps partiel à lUQAM (43%) est plus élevé que dans lensemble des
universités (35%). Cette réalité entraîne une surcharge de travail
pour les employés, et qui nest pas compensée par les règles
existantes. «Deux étudiants à
temps partiel plutôt quun à temps plein, ça veut dire plus de
dossiers à traiter, plus de salles de classe, plus de services,
plus de livres, etc. Le montant reçu est le même, mais la tâche est
bien plus lourde. Et le gouvernement, lui, pense que cest un bon
moment pour couper des postes! Il est grand temps de traiter les
employés de soutien de lUQAM avec respect et équité», de
conclure Roland Côté.
Comptant plus de 105,000 membres au Québec, le SCFP représente
quelque 15,000 membres dans le secteur de léducation, dont 8000
dans les universités, principalement des employés de soutien.
Présent dans plusieurs autres secteurs dactivités, comme la santé
et les services sociaux, les municipalités, lhydroélectricité, les
transports urbain et aérien, les communications, les sociétés
dÉtat et organismes publics québécois, le SCFP est aussi le plus
important syndicat affilié de la FTQ.