Crise à l’Hôpital chinois: les employés montrent la porte au DG
1 mars 2011
Montréal, le
mardi 1er mars 2011 LHôpital chinois de Montréal traverse
une crise aigüe. Ses employés de toutes catégories réclament la
démission du directeur général Anthony Shao, en poste depuis 2001.
Fait exceptionnel, les employés non syndiqués et les cadres se
joignent à la démarche des syndiqués membres du SCFP, de lAIM-FIQ
et de lAPTS. À la source, une longue série dincidents démontrant
une gestion incompétente, un style de leadership autocratique, une
culture du secret et une incapacité à régler les problèmes de
relations de travail. Aujourdhui, de 11h à 11h45 et de 12h30 à
13h15, les employés tiendront une manifestation à lextérieur de
létablissement, au 189, avenue Viger Est, pour exprimer leur
mécontentement.
À la mi-janvier, une nomination controversée a
été la goutte qui a fait déborder le vase. Cest à ce moment quune
pétition demandant la démission de M. Shao a recueilli en quelques
jours la signature de 123 employés parmi tous les groupes. Par la
suite, le 18 février, cinq représentants des employés et des cadres
ont fait parvenir une lettre à lAgence de santé et de services
sociaux de Montréal pour demander une rencontre et une
intervention.
Cette lettre rapporte que «plusieurs plaintes ont été faites au sujet
du comportement inapproprié de M. Shao face aux employés et des
mauvaises décisions concernant nos résidants. La qualité des soins
en est bien sûr affectée». On y affirme également que les
employés ont fait appel au conseil dadministration de
létablissement pour résoudre limpasse. Celui-ci a décidé de
mandater un enquêteur pour faire la lumière sur les allégations.
Mais vu le manque de transparence du processus denquête, les
employés ont refusé dy participer et de le cautionner.
«M. Anthony Shao ne devrait pas
rester en poste un jour de plus, les employés sont unanimes à cet
effet. Par exemple, à lautomne 2008 et au printemps 2009, nous
avons connu une saga des robinets. M. Shao, envers et contre tous, sétait mis
en tête de remplacer tous les robinets de létablissement.
Résultat: les nouveaux modèles de robinets étaient complètement
dysfonctionnels et il a fallu les rechanger à nouveau»,
selon Linda Lee, présidente de la section locale 4490 du SCFP.
«La démission de M. Shao est
devenue incontournable tellement sa gestion des ressources
techniques et professionnelles, entre autres, est irrationnelle. Il
fait lunanimité contre lui. Autant chez les employés cadres, les
employés administratifs que chez le personnel syndiqué, on exige
son départ. Il est temps de remettre du bon sens dans la gestion de
cet établissement important pour la communauté
sino-montréalaise», indique Marc Pelletier, conseiller
syndical de lAPTS à lHôpital chinois de Montréal.
En décembre 2004, sous la gouverne du même directeur général, un
scandale avait éclaté au sujet de lutilisation abusive de caméras
et de micros. Le communiqué émis à lépoque peut être consulté à
ladresse suivante: http://bit.ly/hb9EAf
LHôpital chinois de Montréal prodigue des soins médicaux et offre
des services dhébergement à tous les adultes et personnes âgées,
particulièrement dorigine chinoise ou sud-est asiatique, qui
souffrent dune incapacité permanente ou qui ont perdu leur
autonomie fonctionnelle. Il compte au total environ 210 employés.
Parmi eux, on compte des membres du SCFP (préposés aux
bénéficiaires, préposés à lentretien, cuisiniers, préposés à
lalimentation, agentes administratives, etc.), des membres de
lAIM-FIQ (infirmières et infirmières auxiliaires) et des membres
de lAPTS (récréologues, ergothérapeutes, physiothérapeutes et
techniciennes en diététique).