Conflit de travail à Vidéotron – LES SYNDIQUES MARCHENT SUR QUEBEC
5 octobre 2002
Montréal, le samedi 5 octobre 2002 – Vingt-trois syndiqués
de Vidéotron ont débuté ce matin la Grande marche Montréal-Québec
qui les mènera à l’Assemblée nationale le 15 octobre. Ils y
déposeront une pétition d’appui à leur lutte, signée par des
dizaines de milliers de Québécois.
Des centaines de syndiqués s’étaient levés tôt
ce matin pour venir saluer les courageux marcheurs qui vont
parcourir plus de 250 kilomètres au cours des onze prochains jours.
Présent au départ, René Roy, le secrétaire général de la FTQ, a
insisté sur le rôle de la Caisse de dépôt dans ce conflit de
travail. « On refuse que notre argent serve à embaucher des
scabs. Cela va à l’encontre des valeurs de la société québécoise. A
cause de l’intransigeance de Quebecor, les Québécois ont déjà perdu
un milliard de dollars de leur épargne dans cette aventure. Si la
Caisse de dépôt ne veut pas perdre les deux autres milliards
qu’elle a investis dans Quebecor Media, elle doit faire entendre
raison à l’employeur et peser de tout son poids pour que Vidéotron
négocie de bonne foi. Dans une
négociation, il faut être ouvert au compromis, le syndicat l’a
compris mais pas Quebecor, semble-t-il ».
Le président du syndicat de Vidéotron pour l’ouest du Québec
(SCFP-2815), Yves Lalonde, était également sur place pour
encourager ses troupes. « C’est un bel exemple de la
détermination de nos membres. On est en lock-out depuis 5 mois,
mais la lutte continue. Quebecor a échoué dans sa tentative de
briser la volonté et la solidarité de nos membres. Au contraire, la
solidarité prend de l’ampleur et les appuis se multiplient, aussi
bien de la part des syndicats, des organisations populaires que des
simples citoyens. »
Malgré les nombreuses ouvertures du syndicat, notamment au moment
de la médiation, Quebecor refuse toujours de bouger et maintient
ses demandes qui sont, en fait, des exigences :
* vendre 650 techniciens à un sous-traitant;
* couper de 35 à 40 millions de dollars dans les conditions
de travail, ce qui représente plus du tiers de la masse salariale;
* généraliser la sous-traitance (30 % dans tous les secteurs
après impartition d’activités entières);
* imposer près de 240 modifications à la baisse dans la
convention collective.
Ces propositions sont évidemment inacceptables pour les syndiqués
qui les ont déjà massivement rejetées. « Les choses doivent être
claires : les 2 200 cadenassés poursuivent la bataille et ne
laisseront pas leur employeur démanteler la compagnie, couper
massivement leurs emplois et sabrer dans leurs conditions de
travail », de conclure Yves Lalonde.
Comptant près de 100 000 membres au Québec, le SCFP est présent
dans plusieurs secteurs d’activités, entre autres, la santé et les
services sociaux, l’éducation, les universités, les municipalités,
l’hydroélectricité, les transports urbain et aérien, les
communications, les sociétés d’État et organismes publics
québécois. Il est aussi le plus important syndicat affilié de la
FTQ.