Conflit de travail à Vidéotron – ÉCHEC DU PROCESSUS DE MÉDIATION
6 août 2002
Montréal, le lundi 5 août 2002 Tous les talents de
médiateur du juge Alan B. Gold nauront pas réussi à rapprocher les
parties dans le conflit de travail à Vidéotron. Après quatre
semaines de pourparlers, le juge Gold a été forcé de constater son
impuissance. Les parties syndicale et patronale ont donc conclu,
aujourdhui, à léchec de cette dernière tentative de négociation.
« Lentreprise de Pierre Karl Péladeau
refuse de bouger. On est face à une compagnie qui ne comprend que
la manière forte et cherche à écraser lorganisation de ses
employés. Encore une fois, on a vu la suffisance et larrogance
dun patron qui se prend pour le maître du monde. Quebecor est venu
négocier à reculons et sest amusé à nous faire perdre notre temps.
Sur tous les enjeux, Quebecor a refusé de chercher un compromis
acceptable. Contrairement à nous, qui nous sommes montrés ouverts à
la recherche de solutions permettant à Vidéotron de réduire
substantiellement ses coûts face à la concurrence, les
représentants patronaux sont restés campés sur leurs positions.
Globalement, on se retrouve avec les mêmes propositions qui ont été
rejetées à 99% par nos membres, il y a plus de trois mois déjà
», affirme Denis Plante, conseiller syndical au SCFP.
Pour le syndicat, Quebecor porte lentière responsabilité de
léchec de cette médiation. Pour les représentants des employés, il
est clair que lentreprise a accepté la nomination dun médiateur
spécial uniquement pour projeter limage dun négociateur de bonne
foi. Dans les faits, selon le SCFP, Quebecor na jamais démontré la
volonté den arriver à un règlement acceptable pour les deux
parties. « Cest assez particulier, la compagnie de Pierre Karl
Péladeau ne semble pas vouloir obtenir une entente qui permettrait
la relance de lentreprise. De laveu même des négociateurs
patronaux, les propositions maintenues par Quebecor signifient la
disparition de près de la moitié des emplois. On assiste à un jeu
de massacre où les dirigeants de Quebecor sont en train de
démanteler et de détruire Vidéotron. Deux autres milliards de
dollars ont été radiés des livres de Quebecor Média dernièrement.
Ce nest pas très bon signe, mais Quebecor sentête. De toute
évidence, les dirigeants de cette compagnie veulent que le conflit
de travail senlise. Eux seuls porteront la responsabilité des
conséquences dramatiques que cela pourrait provoquer », de
conclure Michel Parenteau, conseiller syndical et porte-parole des
employés.
Rappelons que le 8 juillet dernier, pour donner une véritable
chance au processus de médiation, les syndicats des employés
avaient accepté de suspendre leur plainte pour pratique déloyale et
négociation de mauvaise foi, déposée devant le Conseil canadien des
relations industrielles.
Au Québec, le SCFP représente 7 000 membres dans le secteur des
communications (Radio-Canada, Réseau TVA, Global, TQS, Radiomédia,
Telus, Vidéotron, Cogéco, TV5, ONF, Journal de Québec, etc). Le
SCFP est présent dans plusieurs autres secteurs, notamment la santé
et les services sociaux, léducation, les transports urbains et
aériens, les sociétés dÉtat et organismes publics québécois,
lhydroélectricité et les municipalités. Avec près de 100 000
membres, le SCFP est le plus important syndicat affilié de la FTQ.