Conflit de travail à Vidéotron – Des syndiqués blessés sur les lignes de piquetage
15 mai 2002
Québec, le mercredi 15 mai 2002 Le début de semaine a été
dur pour les employés de Vidéotron dans la région de Québec : trois
syndiqués blessés, deux plaintes déposées à la police et un briseur
de grève arrêté.
Lundi à Lévis, les syndiqués avaient formé une ligne de piquetage
devant un des bureaux de la compagnie. Quarante grévistes sy
trouvaient et on avait de plus installé des chevalets reliés par
des cordes. Un véhicule de briseurs de grève de la compagnie
Henri Sicotte Télécom sest présenté sur les lieux et a
forcé lentrée, en fonçant sur la ligne de piquetage. Sous
limpact, les chevalets ont été projetés, blessant deux personnes.
Un homme a été blessé à la main et une femme, Françoise Royer, a
été blessée au dos. Elle a déposé une plainte à la police qui a
procédé à larrestation du briseur de grève. Ce dernier a quitté
les bureaux à bord dune voiture de police, en se cachant le
visage.
Toujours lundi, mais cette fois-ci à Val-Bélair, alors quelles
étaient en voiture, trois syndiquées ont vu sapprocher un homme
travaillant pour la compagnie Henri Sicotte Télécom.
Lindividu a commencé à prendre des photos des employées puis de la
plaque dimmatriculation. Une syndiquée, Carole Bolduc, est alors
sortie du véhicule pour lui demander ce quil faisait exactement.
Alors quelle tentait de cacher lobjectif de la caméra avec sa
main, il lui a asséné un violent coup avec son avant-bras. Carole
Bolduc a été projetée sur la voiture; elle souffre maintenant de
maux de dos et porte des ecchymoses au cou et à la clavicule. Une
plainte a aussi été déposée à la police dans cette affaire.
Pour les représentants du Syndicat canadien de la fonction
publique, il est inacceptable quun employé de Vidéotron soit
congédié suite à de prétendues menaces verbales, pendant que les
briseurs de grève blessent des syndiqués sans que la compagnie ne
réagisse. « Cest un exemple flagrant dune politique de deux
poids deux mesures, affirme Gilles Dubé, président de la section
locale 1417. Mais nous ne sommes pas surpris, on dit depuis le
début que lutilisation de briseurs de grève est une pratique
dépassée et dangereuse, qui augmente toujours les risques de
violence. »
Comptant 7 000 membres dans les communications au Québec, le SCFP
est présent dans plusieurs autres secteurs, notamment la santé et
les services sociaux, léducation, les transports urbain et aérien,
les sociétés dÉtat et organismes publics québécois,
lhydroélectricité et les municipalités. Avec près de 100 000
membres, le SCFP est le plus important affilié de la FTQ.