Conflit de travail à Sécur – LE SCFP DÉPOSE UNE PLAINTE AU CCRI
23 août 2002
Montréal, le vendredi 23 août 2002 – « Il y a des choses
qui se font en négociation et d’autres qui ne se font pas, c’est
pourquoi nous venons de déposer une plainte contre Sécur-Desjardins
auprès du Conseil canadien des relations industrielles», a
annoncé Jocelyn Tremblay, président de la section locale 3812 du
Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). La plainte
déposée par le SCFP porte sur trois points : pratique déloyale de
l’employeur, négociation de mauvaise foi et utilisation déloyale de
briseurs de grève.
Sur ce dernier point, il faut savoir que le
Code canadien du travail au paragraphe 94(2.1) interdit à un
employeur, à certaines conditions toutefois, l’utilisation de
briseurs de grève. Précisément, le Code canadien stipule
qu’un employeur ne peut avoir recours à des travailleurs de
remplacement « dans le but établi de miner la capacité de
représentation d’un syndicat plutôt que pour atteindre des
objectifs légitimes de négociation ». Dans ce conflit, on sait
que le Mouvement Desjardins recourt à des briseurs de grève, dont
une partie des employés des caisses populaires, pour accomplir les
tâches normalement effectuées par les employés de Sécur.
La plainte du SCFP, qui demande au Conseil canadien des relations
industrielles (CCRI) d’interpréter le paragraphe 94(2.1) du Code
canadien à la lumière des agissements de Sécur-Desjardins,
constituerait une première, cette disposition du Code
n’ayant jamais subi de test juridique.
Négociateur syndical, Michel Murray conseille fortement au
Mouvement Desjardins, propriétaire de Sécur, de prendre très au
sérieux le dépôt de cette plainte. Il rappelle qu’il y a moins d’un
an, le CCRI a condamné Radio-Canada lors des négociations avec ses
réalisateurs. « Le mouvement Desjardins ferait mieux d’y
regarder de très près avant de se faire reprocher son manque de
coopération? dans les négociations », a-t-il commenté.
Manifestation à Saguenay ce matin
D’autre part, les moyens de pression des employés en grève de Sécur
se poursuivent. Ce matin, entre 200 et 300 employés de Sécur sont
attendus à Saguenay (Chicoutimi). Les grévistes comptent manifester
leur impatience devant la lenteur des négociations alors qu’Alban
D’Amours, leur grand patron et président du Mouvement Desjardins,
doit prendre la parole devant les membres de la Chambre de commerce
de Chicoutimi-Jonquière.
Un lave-o-thon pour une bonne cause
Même s’ils sont présentement privés de leur salaire, les employés
en grève de Sécur Desjardins ont par ailleurs décidé de travailler
pour une bonne cause. Pendant toute la journée de samedi, dans cinq
villes, soit Montréal, Québec, Trois-Rivières, Sherbrooke et
Gatineau (Hull), les grévistes participeront à une collecte à
l’occasion d’un grand lave-o-thon au profit d’Opération Enfant
Soleil. Aussi, l’invitation est-elle lancée à tous les citoyens de
ces villes de venir faire laver leur automobile et, par la même
occasion, contribuer à une grande collecte dont les profits seront
versés à l’organisme bien connu Opération Enfant Soleil, afin de
venir en aide aux enfants malades.
Les quelque 900 employés de Sécur sont en grève de puis le 5
juillet dernier. Les négociations sont au point mort depuis le
début du mois d’août. La question salariale reste au cur du litige
entre les parties.
Comptant près de 100 000 membres au Québec, le SCFP est présent
dans plusieurs secteurs d’activités, entre autres, la santé et les
services sociaux, l’éducation, les universités, les municipalités,
l’hydroélectricité, les transports urbain et aérien, les
communications, les sociétés d’État et organismes publics
québécois. Il est aussi le plus important syndicat affilié de la
FTQ.