Conflit de travail à Malartic – LA VILLE A DES CHOSES À CACHER
4 septembre 2002
Montréal, le mercredi 4 septembre 2002 Nouveau
rebondissement dans le conflit de travail qui oppose les cols bleus
de Malartic à la direction de la Ville. Depuis le début du
lock-out, la municipalité affirme que les finances publiques ne
permettent pas de maintenir certaines clauses de la convention
collective des cols blancs, ce qui expliquerait pourquoi des
employés municipaux ont été mis à la rue. Confiante du bien-fondé
de sa position, la Ville avait indiqué au syndicat des cols blancs
quelle était prête à « fournir les documents financiers que vous
(le syndicat) pourriez juger pertinents et ce, afin détablir la
piètre (sic) situation financière de la Ville de Malartic » (lettre
datée du 1er novembre 2001).
Prenant acte de cet engagement et souhaitant
valider les prétentions de la direction, le syndicat a déposé des
requêtes pour obtenir des documents publics permettant de dresser
le portrait financier de la municipalité. Le 29 août dernier, dans
un geste renversant, la partie patronale a demandé à la Commission
daccès à linformation de refuser les requêtes du SCFP, les
jugeant « abusives et répétitives ».
« Ça na pas de bon sens, affirme Georges Landry, conseiller
syndical au SCFP. La Ville nous promet de nous fournir tout ce
quil faut pour évaluer la situation financière de la municipalité
et, quand on fait les demandes, la direction revient sur sa parole
et se défile. Il est temps que cette administration prenne ses
responsabilités et se comporte en adulte. Est-ce quils ont des
choses à cacher? Pourquoi ne pas être transparent? Tout le monde a
le droit de savoir, cest de largent du public dont il est
question. La direction de la ville tente dimposer lomerta, la loi
du silence, cest intolérable! »
Le SCFP trouve particulièrement vicieux les arguments invoqués par
la municipalité dans sa demande à la Commission daccès à
linformation. Dans sa lettre, la Ville affirme que « la
cueillette des informations demandées par le syndicat nous
obligerait à assigner des ressources humaines importantes qui ne
sont pas disponibles ». « Évidemment que le personnel nest pas
disponible, cest la direction qui les a mis en lock-out »,
réplique Georges Landry. « Cest complètement absurde, la Ville
décrète un lock-out sauvage, met tous ses cols blancs à la rue, et
se plaint ensuite de manquer de personnel! Il y a toujours des
limites à rire du monde! Il est grand temps que la direction
revienne sur terre : soit elle nous fournit les documents
nécessaires à une évaluation exhaustive de la situation financière,
soit elle met fin au lock-out. Cest un ou lautre, à eux de
choisir », de conclure Georges Landry.
Le SCFP représente environ 70 % de lensemble des employés
municipaux au Québec. En plus du secteur municipal, le SCFP est
présent dans 10 autres secteurs dactivités au Québec, entre
autres, la santé et les services sociaux, léducation, les
transports urbain et aérien, lhydroélectricité, les sociétés
dÉtat et organismes publics québécois et les communications.
Comptant au total près de 100 000 membres au Québec, il est le plus
important syndicat affilié de la FTQ.