Cols bleus de Saint-Jean-sur-Richelieu UN NOUVEAU VERDUN POINTE À L’HORIZON
24 février 2003
Saint-Jean-sur-Richelieu, le lundi 24 février 2003 –
Excédés par le comportement abusif de ladministration Dolbec, les
cols bleus vont porter plainte devant la Commission des droits de
la personne. La plainte portera, entre autres, sur les tactiques
dintimidation et les sanctions non-justifiées de la part de
lemployeur, de même que sur lutilisation de caméras de
surveillance et lembauche dune agence spécialisée pour épier les
employés municipaux.
« La situation est devenue intolérable, et
cest la dignité même des travailleurs que nous représentons qui
est atteinte. Ladministration traite nos membres comme des
criminels. La police a recours à des agences pour surveiller les
motards et Dolbec fait la même chose pour ses propres employés. Il
faut que cette campagne de dénigrement cesse, on est allé trop
loin! », affirme Fernand Cléricy, conseiller syndical au SCFP.
Pour le syndicat, ladministration Dolbec ne reconnaît aucun droit
aux employés, ou à leurs représentants syndicaux. Cest une
situation dangereuse et inacceptable pour toute organisation
syndicale. « On ne demande pas de privilèges. Nos membres
veulent seulement exercer leurs droits, comme cela se fait dans
toutes les municipalités du Québec où nous représentons des
salariés. Des conventions collectives existent présentement et on
travaille à les faire appliquer. Quand on signe un contrat, on le
respecte! », déclare Claude Hétu, directeur adjoint du SCFP au
Québec.
Rappelons que les conventions collectives sont échues depuis le 31
décembre 2001 et que le syndicat a demandé au gouvernement de
nommer un conciliateur dans le dossier, afin de commencer à
négocier sérieusement le prochain contrat de travail. Depuis
janvier 2001, la Ville samuse à faire traîner les choses en
longueur et tente dempêcher le syndicat de négocier librement. Les
relations avec lemployeur se détériorent à un rythme tel quun
conflit de travail majeur, comme celui de Verdun (1998-2000),
semble désormais possible.
Le problème est dailleurs généralisé et concerne lensemble des
employés municipaux. Chez les cols blancs, les relations de travail
sont aussi tendues et on assiste même à des tentatives de la
direction dimposer la sous-traitance en contournant la convention
collective. Dans les départements administratifs, limprovisation,
le manque de transparence et linsécurité des employés est
malheureusement une réalité quotidienne.
Le syndicat des cols bleus et des cols blancs souhaitent vivement
que la direction revienne à la raison, et affirment quils
tenteront alors détablir de meilleures relations de travail,
fondées sur le respect et la confiance. Mais, tant que la situation
actuelle persistera, le SCFP utilisera tous les recours à sa
disposition pour assurer le respect des syndiqués et de leur
convention collective. Le syndicat des cols bleus rappelle
dailleurs que, depuis le début de ce bras de fer avec la
direction, il a eu gain de cause dans toutes les contestations
déposées devant les tribunaux, y compris celles de lemployeur.
Le SCFP représente environ 70 % de lensemble des employés
municipaux au Québec. En plus du secteur municipal, le SCFP est
présent dans 10 autres secteurs dactivités au Québec, entre
autres, la santé et les services sociaux, léducation, les
transports urbain et aérien, lhydroélectricité, les sociétés
dÉtat et organismes publics québécois et les communications.
Comptant au total près de 100 000 membres au Québec, il est le plus
important syndicat affilié de la FTQ.