Centres de tri de matières recyclables – LE MAIRE TREMBLAY EN PLEINE CONTRADICTION
4 mars 2003
Montréal, le lundi 3 mars 2003 Pendant sa campagne électorale, le
maire de Montréal, Gérald Tremblay, sétait engagé formellement à
ne pas utiliser, dans sa gestion, de clauses discriminatoires,
souvent nommées « clauses orphelin ». Malheureusement, le Syndicat
des cols bleus regroupés de Montréal (SCFP 301) constate que, dans
certains dossiers, M. Tremblay contrevient à son engagement et
trouve des moyens détournés pour arriver au même résultat. Cest le
cas, par exemple, des centres de tri des matières recyclables dans
louest de lîle de Montréal.
La Ville, qui a participé à la modernisation
de la bâtisse de Rebuts solides canadiens Inc., accepte désormais
quune partie du volume de triage soit transféré dans des centres
désuets, où des employés non-syndiqués, gagnant à peine plus du
salaire minimum, vivent de sérieux problèmes de santé-sécurité sur
les lieux de travail. Et cest précisément ce quont fait les
anciennes municipalités de Côte-Saint-Luc, Dollard-des-Ormeaux,
Pierrefonds et Saint-Laurent qui ont retiré leurs contrats à Rebuts
solides canadiens Inc., pour les confier à Les fibres JC Inc. Il
est maintenant à craindre que ce dautres arrondissements suivent
leur exemple, trop heureux de profiter du laxisme du maire.
Autre exemple de cette orientation, dans son cahier des charges du
24 février dernier, l’arrondissement Lachine stipule que
l’entrepreneur a lobligation de transporter les matières
secondaires récupérées au centre de tri Cascades Inc., situé à
Lachine. On prévoit même une amende en cas de non-respect de cette
clause. Il s’agit, hélas, d’un autre centre qui embauche des
employés non-syndiqués. Pour le SCFP, la politique officielle de la
ville de Montréal se trouve ainsi contrecarrée par une décision
d’arrondissement. De plus, alors que l’arrondissement St-Léonard a
lancé un appel d’offres pour la collecte des matières recyclables,
le président du Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal, Jean
Lapierre, demande à Frank Zampino de donner l’exemple et de
reconduire le contrat de la compagnie TIRU, afin de protéger
l’accréditation syndicale.
« Le maire doit agir rapidement pour redresser la situation. La
Ville ne peut faire indirectement ce quelle sest engagée à ne pas
faire directement. Si, pour Gérald Tremblay, le principe des
clauses discriminatoires est à éviter, alors quon cesse de
transférer les opérations de triage à des entreprises qui utilisent
du cheap labor », affirme Robert Gervais, président du Comité de
pro-régie du Syndicat.
Le SCFP représente environ 70 % de lensemble des employés
municipaux au Québec. En plus du secteur municipal, le SCFP est
présent dans 10 autres secteurs dactivités au Québec, entre
autres, la santé et les services sociaux, léducation, les
transports urbain et aérien, lhydroélectricité, les sociétés
dÉtat et organismes publics québécois et les communications.
Comptant au total près de 100 000 membres au Québec, il est le plus
important syndicat affilié de la FTQ.