AUTOBUS LE DIMANCHE : TOUS LES CONTRIBUABLES DEVRAIENT METTRE L’ÉPAULE À LA ROUE CROIT LE SCFP
11 avril 2001
Trois-Rivières, mercredi 11 avril 2001 – Après mûre
réflexion et à la suite de nombreuses consultations sur la décision
du Conseil d’administration (CA) de la Corporation intermunicipale
de transport des Forges (CITF) de mettre sur pied un service
d’autobus le dimanche, le Syndicat des chauffeurs d’autobus de la
CITF (Syndicat canadien de la fonction publique, section locale
4115) ne peut que se réjouir de cette décision tout en déplorant le
financement de cette mesure par les seuls usagers.
Un manque de courage politique
« Cette demande de la coalition, mise sur pied à l’initiative de
notre syndicat à l’automne 2000, était assortie d’une proposition
de financement à même l’assiette fiscale municipale, ce qui
permettait d’amortir les coûts d’une mesure qui profitera à
l’ensemble des citoyens en terme de pollution, de possibilités de
déplacement des personnes âgées, etc.
« Manifestement, le CA de la CITF a manqué de courage politique en
décidant de faire assumer cette mesure par les seuls usagers, par
une augmentation de 5 $ du coût de l’interpasse qui s’ajoute à la
hausse de 1 $ intervenue le 1er janvier dernier », a déploré M. Luc
Giroux, président du syndicat des chauffeurs.
Une approche à courte vue
« Le recours à une hausse minime de la taxe foncière, combinée à
une hausse également minime de 2 $ du coût de l’interpasse, aurait
permis de répartir plus équitablement les frais d’une mesure qui
bénéficie à tout le monde. Par exemple, l’université est un élément
essentiel de notre activité économique régionale. Mais une
université, ça demande des étudiants pour fonctionner.
« Et si ces étudiants ne peuvent se déplacer le dimanche, faute de
moyens de locomotion adéquats, ils se déplaceront vers les grands
centres mieux pourvus en infrastructures de transport et c’est
l’université qui y perdra au change de même que l’ensemble de la
population. Si, pour régler ce problème, on augmente les frais de
transport de façon disproportionnée, on arrivera au même résultat.
Cette approche est à courte vue », a ajouté M. Giroux.
Un service essentiel
« De la même façon que les soins de santé et l’éducation sont des
services essentiels au bien-être et à l’évolution de toute
communauté, des infrastructures de transport efficientes et à un
coût raisonnable sont tout aussi essentielles.
« Le transport en commun, loin d’être un fardeau pour la
communauté, doit au contraire être valorisé. On doit le rendre le
plus accessible possible. Ça ne semble pas être la voie privilégiée
par le CA de la CITF », a renchéri M. René Fréchette, conseiller au
dossier pour le SCFP.
La partie n’est pas gagnée
« Outre la mise sur pied d’une desserte le dimanche, la coalition
demandait l’extension du service d’autobus jusqu’à 1h AM, le
dimanche matin, ce qui répondait à un certain nombre d’impératifs,
notamment au chapitre de la conduite en état d’ébriété.
« Nous avons démontré noir sur blanc, lors de notre campagne de
sensibilisation de l’automne 2000, que cette dernière mesure
pourrait être financée par un train de mesures qui n’affecteraient
pratiquement pas les usagers. Nous comprenons mal, dans ce cadre,
que le CA de la CITF se refuse à considérer cette proposition », a
ajouté M. Fréchette.
Des solutions durables
« Nous avons proposé à la CITF des solutions durables aux problèmes
du transport en commun dans la région et nous espérons que le CA de
la CITF cessera de prendre des décisions à la pièce pour adopter
une vision à plus long terme et globale », a conclu M. Luc Giroux.