Alvin Gibbs et le Centre Batshaw – L’éducateur n’est toujours pas réintégré et l’employeur essuie une nouvelle défaite
25 juin 2004
Montréal, le vendredi 25 juin 2004 – Le cauchemar que
l’éducateur Alvin Gibbs a vécu depuis quatre ans aurait dû se
terminer quand il a été acquitté par la Cour du Québec des
accusations d’agressions sexuelles le 1er juin dernier. Cet
acquittement est survenu sept mois après qu’un arbitre du travail
ait, lui aussi, conclu à l’innocence de l’éducateur.
Dès le lendemain, le syndicat a exigé de
l’employeur qu’il redonne à Alvin Gibbs son emploi, puisqu’il
n’existait plus aucun motif, de quelque nature qui soit, empêchant
sa réintégration. Non seulement l’employeur a-t-il refusé la
demande du syndicat, mais il a entrepris de nouvelles procédures
visant à se soustraire à son obligation.
Le Centre Batshaw a en effet déposé à la Cour supérieure une
requête en sursis visant à suspendre l’application de la décision
rendue par l’arbitre du travail, Me Jean-Marie Lavoie, en novembre
2003, décision ordonnant la réintégration immédiate de l’employé.
La juge Helen Poulin de la Cour supérieure a entendu les
représentations des parties le 22 juin, et dès le lendemain matin,
elle rejetait, sur le banc et verbalement, la requête de
l’employeur.
«J’ai rarement vu un tel entêtement patronal dans ma vie
syndicale, de commenter le conseiller syndical au dossier,
Gerry Joyce. Il a été débouté partout, par des décisions
claires. Il faudra bien qu’un jour il entende raison. Il n’a plus
de porte de sortie.»
Le président de la section locale, Yves Paprocki, est tout aussi
incrédule. «Quand je pense à tout ce que l’employeur a fait
vivre comme insécurité à Alvin Gibbs depuis quatre ans, je ne
comprends pas qu’il continue à s’acharner contre lui de la sorte.
J’espère qu’il va enfin décider de réembaucher Alvin Gibbs et lui
redonner ainsi sa dignité, ce qu’il mérite au plus haut point après
tout ce qu’il a vécu.»
Le SCFP représente quelque 20,000 membres dans la santé et les
services sociaux au Québec. En plus de ce secteur d’activité, le
SCFP est présent dans 10 autres secteurs, entre autres,
l’éducation, les municipalités, le transport urbain, le transport
aérien, les sociétés d’État et organismes publics québécois,
l’hydroélectricité et les communications. Comptant au total près de
100,000 membres au Québec, il est le plus important syndicat
affilié de la FTQ.