Affaires sociales – Pas de négos locales pour la FTQ !
12 mars 2004
Montréal, le vendredi 11 mars 2004 – La décentralisation des
négociations au niveau local, une des réformes contenues dans la
loi 30, pourrait bien devenir un cadeau empoisonné pour les patrons
des établissements de santé. C’est en tout cas la démonstration
qu’entendent faire les syndicats FTQ, aujourd’hui. Dans un geste
coordonné et simultané, dans plus de 200 établissements, les
représentants syndicats vont déposer, à leurs vis-à-vis patronaux,
un document illustrant l’ampleur du travail que demanderont les
prochaines négociations locales, si les dispositions de la loi 30
devaient s’appliquer.
«Les négociations locales telle que
définies par la loi 30 vont être une perte de temps, d’énergie et
d’argent incroyable», estime Raymond Forget, coordonnateur des
négociations pour le secteur public à la FTQ et aussi président du
Syndicat québécois des employés et employées de service (SQEES
298). Même genre de constat du côté de Marcel Girard, président du
secteur des affaires sociales au Syndicat canadien de la fonction
publique (SCFP), qui déclare: «Quand les patrons vont réaliser
le travail colossal que ces négociations représentent, ils vont
comprendre que c’est un cadeau de Grec que le ministre Couillard
leur a fait!»
En plus de la redéfinition des unités de négociation des
établissements de santé, la loi 30 a relégué pas moins de 26 sujets
aux négociations locales, sujets abordés autrefois à la table
centrale, soit environ les deux tiers de toutes les clauses des
conventions collectives, par exemple, les notions de poste et de
service, les règles applicables à la liste de rappel, l’affichage
des postes, la supplantation, les horaires de travail, les
allocations de déplacement, la prise des vacances, les jours
fériés, etc.
En plus du dépôt d’aujourd’hui, qui n’a que valeur symbolique, les
représentants syndicaux vont tenter de convaincre les responsables
des établissements pour qu’ils fassent pression sur leur
association patronale et le gouvernement pour que les dispositions
de la loi 30 sur le transfert des négociations ne s’appliquent pas.
L’action concertée d’aujourd’hui s’inscrit dans le plan de riposte
aux lois adoptées par le gouvernement Charest sous le bâillon, plan
adopté par les deux grands syndicats FTQ du secteur de la santé. On
se rappellera qu’en février, le SCFP et le SQEES avaient demandé à
leurs syndicats membres de demander à leurs assemblées générales
des mandats de grève.
Rappelons, enfin, que la Fédération des travailleurs et
travailleuses (FTQ), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et
la Centrale des syndicats démocratiques (CSD) ont entrepris
conjointement des démarches de contestation de la loi 30 auprès des
tribunaux. Les trois organisations ont aussi déposé une plainte au
Bureau international du travail (BIT) contre le gouvernement du
Québec qui a violé, notamment par la loi 30, les conventions de
l’Organisation internationale du travail (OIT) qu’il avait signées.
D’autres démarches ont aussi été entreprises en vertu de l’Accord
nord-américain de coopération dans le domaine du travail (ANACT),
une entente parallèle à l’ALENA.
La FTQ-Santé regroupe quelque 45,000 membres travaillant dans le
secteur de la santé et des services sociaux, lesquels sont répartis
entre le SQEES et le SCFP.
La FTQ, la plus grande centrale syndicale québécoise, représente
plus d’un demi-million de membres.