Achat de Radiomédia par TVA – Le SCFP demande au CRTC de bloquer la transaction
9 janvier 2003
Montréal, le jeudi 9 janvier 2003 – Le Conseil provincial du
secteur des communications (CPSC) du SCFP s’oppose fermement à
l’achat des stations AM de Radiomédia par TVA. Aujourd’hui, le CPSC
a déposé un mémoire sans équivoque aux membres du CRTC. Le CPSC est
en profond désaccord avec la transaction proposée et demande au
CRTC de ne pas l’autoriser. Permettre une telle acquisition
provoquerait la mort de la radio en tant que source distincte
d’information généraliste et sa transformation en un simple
accessoire de la télévision.
Au départ, l’achat des stations AM de
Télémédia et du réseau FM Rock Détente par Astral Média, avait reçu
l’appui du CRTC et du syndicat des employés de CKAC, affilié au
SCFP. Cette transaction était perçue par la plupart des
intervenants comme un pas dans la bonne direction pour les stations
AM, c’est-à-dire un projet de relance de la radio, par la radio et
pour la radio.
Malheureusement, le Bureau de la concurrence a forcé Astral à se
départir de certains actifs, ce qui explique l’offre d’achat des
stations AM par le Groupe TVA Inc. Cette décision du Bureau de la
concurrence a peut-être fait plaisir aux annonceurs, mais elle a
créé un problème encore plus grand : une concentration accrue des
médias dans le petit marché québécois. Pour le CPSC, le CRTC doit
réaffirmer son mandat et respecter sa première opinion en empêchant
une transaction qui va nuire à la radio et à l’intérêt public. Il y
a là un danger évident pour le pluralisme et la libre circulation
des idées et le CRTC doit en tenir compte. « La radio deviendrait
en fait un tentacule de plus à la pieuvre qu’est devenue Quebecor
Media. Loin de préserver la diversité des sources de nouvelles,
nous craignons au contraire que cette proposition ait pour effet de
transférer le contenu des nouvelles de TVA/LCN aux stations de
Radiomédia », soutient Gilles Mathieu, conseiller syndical au SCFP.
Le mémoire du CPSC pose des questions fondamentales qui, pour
l’instant, demeurent sans réponses. Que deviendra la salle des
nouvelles de CKAC dans le projet de TVA? Qu’adviendra t-il de ses
journalistes affectés à la couverture des nouvelle de portée
nationale, et de ses deux correspondants parlementaires? La salle
des nouvelles de CKAC ne sera t-elle plus qu’une courroie de
transmission des nouvelles de TVA et de LCN? Lui confiera t-on
uniquement le traitement de la nouvelle venant de la télé? Hélas,
rien dans les façons de faire de Quebecor ou dans les propos de son
mémoire, ne parvient à rassurer le CPSC.
« Pour les travailleuses et travailleurs représentés par le SCFP,
une chose est claire : l’incertitude temporaire est une meilleure
option qu’être pris avec une transaction qui va accroître la
concentration de la presse au Québec », de conclure Gilles Mathieu.