La FTQ exige un Livre vert sur la laïcité
21 mai 2010
La FTQ a présenté hier matin en commission
parlementaire à Québec son mémoire sur le projet de loi 94 qui
oblige les personnes qui donnent ou reçoivent un service public à
le faire à visage découvert. Demblée, le secrétaire général de la
FTQ, René Roy, a mentionné que le projet de loi était pertinent
mais nettement insuffisant pour résoudre toutes les tensions qui
sont en train dapparaître au sujet de la laïcité des institutions
publiques québécoises.
« Ces
tensions sont le résultat de la démission du politique, qui a
laissé les tribunaux régler seuls toutes les questions posées par
les pratiques religieuses dans lespace public », déplore
René Roy.
Rappelant la position historique de la FTQ, qui prône la nécessité
de laïciser nos institutions publiques, le secrétaire général a
souligné que la séparation des pouvoirs religieux et politiques est
aujourdhui un des grands principes qui organisent notre vie
collective.
« Malheureusement, ce principe
est encore non écrit et ce projet de loi ne répond pas à une foule
de questions sur laménagement concret de la laïcité québécoise;
des questions qui se posent quotidiennement dans les écoles, les
hôpitaux et autres institutions publiques », affirme René
Roy.
Ce projet vise aussi à inscrire pour la première fois une
définition des accommodements raisonnables dans la loi. Mais selon
la FTQ, cela ne fera rien non plus pour changer les pratiques
actuelles des tribunaux puisque la définition retenue est
exactement celle quils utilisent déjà.
Pour un Livre vert sur la
laïcité
Dans sa deuxième partie, le mémoire de la FTQ propose au
gouvernement davoir le courage de tenir le débat public qui
simpose et de le faire à laide dun Livre vert sur la laïcité. La
FTQ demande donc au gouvernement de déposer à lAssemblée
nationale, dans les meilleurs délais, un Livre vert sur la laïcité.
Celui-ci exposerait les principes et définitions possibles de la
laïcité, ainsi que les implications concrètes des différents
modèles possibles et les moyens qui peuvent être mis en uvre, sans
indiquer loption que le gouvernement privilégie (contrairement à
un livre blanc).
« Ce débat public est nécessaire parce que lapproche du Québec en
matière de laïcité nest pas le produit dun consensus politique
soutenu par la population, mais plutôt dune série
dinterprétations jurisprudentielles. Or, les juges ne peuvent
trancher toutes les questions difficiles que pose le devoir de
vivre ensemble en harmonie », explique René Roy.