Commémoration du 25e anniversaire de la tragédie de Polytechnique
6 décembre 2014
Le 6 décembre est la Journée nationale de
commémoration et daction contre la violence faite aux femmes.
Cette année, cette commémoration souligne le 25e anniversaire de la
tuerie de lÉcole Polytechnique.
Le 6 décembre 1989, 14 femmes, ont été assassinées uniquement parce
quelles étaient des femmes. Les victimes étaient principalement
des étudiantes. Lune delles, Maryse Laganière, était une employée
de Polytechnique membre du SCFP. D’autres personnes ont aussi été
blessées lors de ce triste événement.
Au SCFP, nous prenons aujourdhui un temps darrêt pour réfléchir à
ces meurtres et mesurer létendue du chemin quil nous reste à
parcourir pour éliminer la violence contre les femmes et atteindre
une véritable égalité.
Drapeaux en berne
Pour souligner le 25e anniversaire des tristes événements de
Polytechnique, la Fédération des travailleurs et travailleuses du
Québec (FTQ) et le Fonds de solidarité FTQ ont hissé jeudi des
drapeaux lançant un appel à lélimination de la violence à légard
des femmes. Ces drapeaux seront en berne jusquà lundi sur les deux
édifices du boulevard Crémazie à Montréal. Un de ces deux édifices
abrite les bureaux montréalais du SCFP.
Depuis 1991, la FTQ commémore la tragédie de
Polytechnique, où 14 jeunes femmes ont été tuées parce quelles
étaient des femmes et quelles se destinaient à une profession
traditionnellement masculine. Cette année, la FTQ et le Fonds de
solidarité ont répondu à lappel du Congrès du travail du Canada
(CTC) et dautres groupes à poser un geste symbolique pour marquer
cet anniversaire.
«Chaque année, la FTQ invite ses
affiliés à se souvenir, à prévenir et à agir pour contrer toutes
les formes de violence faites aux femmes, y compris celles
persistant dans les milieux de travail. Il est vrai que la violence
ne touche pas que les femmes. Toutefois, ce sont les femmes qui
sont très majoritairement les victimes de la plupart des formes de
violence», a déclaré le président de la FTQ et premier
vice-président du conseil dadministration du Fonds de solidarité
FTQ, Daniel Boyer.
Le rôle des syndicats
La FTQ profite également de cette occasion pour rappeler que les
syndicats ont un rôle important à jouer en tant quacteurs sociaux
pour améliorer la sécurité en milieu de travail et faire de la
prévention pour mettre fin à la violence faite aux femmes, et ce,
pas seulement le 6 décembre.
«Nous devons travailler à briser
le silence et à faire reconnaître que la violence faite aux femmes
contrevient à leur droit à la dignité et à légalité. Il est aussi
de notre devoir de susciter des prises de conscience au phénomène,
dintervenir auprès des membres et des employeurs pour rendre nos
milieux de travail exempts de violence, de soutenir les femmes
victimes de violences, dagir pour éliminer ce fléau»,
affirme la présidente du comité de condition féminine de la FTQ et
vice-présidente représentant les femmes de la FTQ, Louise Michaud.
Des constats inquiétants
Constatant depuis quelque temps une recrudescence, sinon des
événements, du moins des dénonciations, quant au harcèlement et aux
agressions à caractère sexuel à lendroit des femmes, la FTQ lance
également un appel à la vigilance en ce qui concerne le harcèlement
psychologique.
Rappelons que la Commission des normes du travail, dans un rapport
rendu public en octobre dernier, indiquait que pour 2013-2014, les
demandes liées au harcèlement psychologique ont connu une hausse de
5,3%, passant de 4088 à 4303 demandes.
La FTQ a aussi participé en 2014 à une enquête pancanadienne menée
par le Congrès du travail du Canada (CTC) et lUniversité de
Western Ontario (London) sur la violence conjugale et ses
conséquences en milieu de travail dont les résultats ont été
divulgués le 27 novembre dernier. On y apprend que la violence
conjugale est plus fréquente chez les femmes, que 82% des personnes
victimes de violence conjugale ont déclaré que cela avait nui à
leur capacité de travailler, que près de 40% dentre elles ont
déclaré que la violence conjugale les avait empêchées daller
travailler, et que près de 10% ont dit avoir conséquemment perdu
leur emploi. De plus, la moitié des travailleuses et travailleurs
victimes de violence conjugale ont déclaré subir des actes de
violence sur leur lieu de travail ou à proximité.
La FTQ, la plus grande centrale syndicale québécoise, représente
plus de 600,000 membres, dont près de 40% sont des femmes.