Combien d’agents de bord faut-il dans un avion pour assurer adéquatement la sécurité des passagers?
2 mars 2005
Plusieurs enquêtes sur les écrasements d’avion
ont démontré que le personnel de cabine fait souvent la différence
dans le nombre de victimes ou de blessés lors d’un accident. Tout
le monde se souvient du rôle crucial joué par les agentes de bord
lors de l’incident d’un vol d’Air Transat qui avait dû se poser
d’urgence aux Açores, il y a quelques années. En 90 secondes, 360
passagers avaient été évacués et en avaient été quitte pour une
bonne frousse.
Au Canada, la norme actuelle est d’un agent de bord pour 40
passagers. Mais Transports Canada envisage de modifier cette norme
pour la porter à un pour 50. Et cela même si, en mai 2001, le
ministère rejetait cette proposition visant à réduire le nombre
d’agents de bord (pour les avions de plus de 50 places).
Or, nous apprenons que le ministère fédéral
refuse de rendre publics les documents qui expliquent pourquoi, en
mars 2001, Transports Canada a rejeté une proposition à l’effet de
réduire le nombre d’agents de bord.
Il n’est guère étonnant que le sous-ministre de Transports Canada,
Louis Ranger, tienne à garder ces documents secrets. Des versions
extrêmement censurées ont été obtenues par le SCFP conformément à
la Loi sur l’accès à l’information. L’ensemble des documents
obtenus démontre que la réduction du personnel de bord constitue
une menace pour la sécurité des passagers. On peut consulter
certains des documents censurés sur le site
www.airpassengersafety.ca .
Les députés membres du Comité permanent des Transports ont exigé de
voir les documents secrets, ce qui est tout à leur honneur. Ils en
sont même à envisager la possibilité de contraindre l’auteur des
documents par subpna. Mais, dans une ultime tentative pour
satisfaire aux demandes de l’industrie aérienne à l’effet de couper
dans le personnel et les niveaux de sécurité, les hauts
fonctionnaires ont décidé que seuls les députés pourront voir les
documents secrets et que certains témoignages devant le Comité
permanent des Transports devront se dérouler à huis clos.
Nos encourageons nos membres à visiter le
site Internet Sécurité des passagers aériens et à
faire pression sur le ministre des Transports, Jean Lapierre, pour
qu’il exige de ses fonctionnaires la divulgation des documents
secrets et qu’il fasse en sorte que les audiences soient publiques.