Clara Noël, la super-brigadière de Montréal
22 février 2023
On a beaucoup parlé de l’importance du travail des brigadiers et brigadières scolaires au cours des derniers mois. Ces personnes dévouées protègent les enfants qui traversent aux intersections à l’aller et au retour de l’école afin de prévenir les accidents de circulation.
La semaine dernière, le Syndicat des brigadières et brigadières de Montréal a rendu hommage à une brigadière d’exception, car celle-ci cumule 45 ans d’expérience dans ce métier. Vous avez bien lu : 45 ans!
C’est le 7 septembre 1977 que madame Clara Noël a commencé sa carrière de brigadière à l’intersection formée par les rues Sauvé et J.-J. Gagnier dans le quartier Ahuntsic, où elle y travaille encore aujourd’hui. Bon an mal an, hiver comme été, elle effectue son travail avec dévouement et bienveillance pour aider les élèves de l’école Notre-Dame de Pompéi et de l’école Atelier à traverser ces rues achalandées de façon sécuritaire.
Ce qu’elle aime le plus de son travail, ce sont les enfants, dit-elle sans hésitation. « Un enfant, c’est merveilleux, ce n’est jamais de mauvaise humeur et ça amène la joie de vivre. J’échange beaucoup avec les élèves ».
Ce qui lui déplaît parfois, c’est de se faire demander d’aller travailler à une autre intersection. « J’ai appris à dire non à ces demandes. Même si on me remplace par un policier, je me sentirais très mal si un jour il devait arriver quelque chose à un élève », a affirmé madame Noël.
Quant au danger que représentent les automobilistes, cette dernière réussit toujours à imposer son autorité. « Même si je n’ai pas d’uniforme de policière, dès que je mets les pieds dans la rue et que je brandis mon panneau « Arrêt », les voitures s’immobilisent immédiatement. Parfois, il y a des délinquant(e)s, mais c’est très rare dans mon secteur », ajoute-t-elle.
Comme la pénurie de main-d’œuvre affecte également ce domaine, madame Noël invite les personnes à qui ce genre d’horaire de travail pourrait convenir à considérer cet emploi. Même si elle admet qu’il y a eu du progrès dans les conditions de travail au fil des décennies, elle déplore qu’aujourd’hui encore, le travail de brigadier(ère) ne soit pas reconnu à sa juste valeur.
Quant à une éventuelle retraite, ce n’est pas dans ses plans. « Je ne suis pas prête. J’aime trop mon travail. De plus, je suis une personne seule. Mon mari est décédé et je vis avec mon chat, et lui, il ne me répond jamais quand je lui parle », conclut-elle avec humour.