CKAC: les Québécois réclament l’intervention d’Ottawa
12 avril 2005
Le deux tiers des Québécois souhaitent que le
gouvernement fédéral demande au CRTC de revoir sa décision sur la
transaction entre Astral Média et Corus Entertainment afin de
garantir le maintien de la salle des nouvelles de CKAC. C’est le
verdict populaire sans équivoque se dégageant d’un sondage Léger
Marketing, effectué à moins de 10 jours de la décision d’Ottawa sur
l’avenir de la première station privée francophone au monde.
L’étude nous apprend que les citoyens de Montréal, mais aussi ceux
des autres régions du Québec, sont inquiets des conséquences
découlant de la vente de CKAC, notamment en matière de diversité
des sources d’information. La salle des nouvelles de CKAC est la
dernière de la radio privée francophone à produire sa propre
information nationale. Une préoccupation partagée par le président
de la FTQ, Henri Massé, «Pour la population québécoise, il est
clair que le maintien de la salle de nouvelle de CKAC est
essentiel. Le gouvernement fédéral doit se démontrer sensible à
cette volonté populaire et demander au CRTC de refaire ses
devoirs».
Autre donnée importante du sondage, 55% des
répondants s’élèvent contre la transformation de la vocation de
CKAC pour la faire passer d’une station d’information généraliste
en station spécialisée en sport et santé. Le projet de Corus
obtient l’appui de seulement 18% des Québécois. On peut prendre
connaissance du résumé du
sondage en cliquant ici.
Corus et Astral font la sourde oreille
Le 10 mars dernier, dans une motion adoptée à l’unanimité,
l’Assemblée nationale du Québec a reconnu le problème de la
diversité des sources d’information découlant de la vente de CKAC.
Les trois formations politiques représentées au parlement ont
interpellé Corus et Astral pour qu’elles «bonifient leur offre de
service en production de nouvelles pour la région de Montréal afin
d’assurer et de maintenir la diversité des sources d’information
dans la région».
«Il est déplorable que cet appel pressant soit demeuré lettre
morte, souligne Jules Bordeleau, président du syndicat des
employés de CKAC (SCFP-FTQ). Corus et Astral font preuve d’une
indifférence étonnante face à la volonté exprimée par nos élus
québécois. Ils semblent aussi vouloir imposer une transformation de
CKAC qui n’intéresse pas les auditeurs.»
Appel au Premier ministre Paul Martin
«Dans ce contexte, et compte tenu de la volonté exprimée par la
population, par les élus et par une soixantaine d’organismes et de
personnalités de toutes les sphères de la société civile, nous
demandons au Premier ministre Paul Martin de recommander à son
conseil des ministres un renvoi de la décision au CRTC»,
insiste Henri Massé.
Un point de vue partagé par la Fédération professionnelle des
journalistes du Québec, «Le Premier ministre Martin et son
gouvernement ont le devoir et la responsabilité d’assurer la survie
de CKAC en tant que dernière source d’information indépendante de
la radio privée francophone au Québec et élément à part entière de
notre patrimoine culturel», conclut Alain Gravel, président de la
FPJQ.