Charest doit protéger le système public de santé
9 juin 2005
«Le jugement de la Cour suprême dans
l’affaire Chaoulli-Zeliotis est une véritable arnaque contre le
bien commun et le gouvernement Charest devra agir rapidement pour
prémunir la population contre les conséquences très graves de ce
jugement sur l’équité, l’accessibilité et la gratuité des soins
garantis par notre système d’assurance-maladie public», a
déclaré le président de la Fédération des travailleurs et
travailleuses du Québec (FTQ) en réaction au jugement de la Cour
suprême tombé ce matin.
«Ce n’est pas vrai que ce jugement va désengorger les listes
d’attente, va faire apparaître comme par magie les médecins
spécialistes qu’il manque, va améliorer la prestation des soins.
Tout ce qu’il va faire, c’est de nous faire glisser vers un système
à l’américaine avec une qualité de soins pour les gens qui en ont
les moyens et une autre qualité de soins pour les démunis. Qu’on
arrête de nous conter des balivernes sur la survie de notre système
public dans ces conditions», a ajouté le président de la FTQ.
«Pas plus tard que mardi, General Motors annonçait 25 000 mises
à pied en invoquant les coûts prohibitifs de l’assurance santé
qu’elle doit fournir à ses employés. On se dirige clairement vers
des situations comme celle-là si on ouvre la porte à l’assurance
privée des actes médicalement nécessaires aujourd’hui couverts par
l’assurance-maladie. Et c’est sans compter les quelque 50 millions
d’américains, y compris des personnes qui travaillent, qui ne
peuvent s’assurer», a prévenu Henri Massé.
«Le gouvernement Charest doit sans tarder
examiner toutes les avenues possibles pour sauvegarder l’intégrité
du système public et contrer les conséquences de ce jugement. Quant
à nous, une riposte des plus vigoureuse va se préparer car ce
jugement est très grave.
Nous avons fait le choix comme société, il y a plus de 30 ans, que
tous devaient avoir un accès gratuit à des soins de santé de
qualité. On ne peut laisser le loisir à quatre personnes,
fussent-ils juges à la Cour suprême, de renverser ce choix de
société», a conclu le président de la plus grande centrale
syndicale au Québec.